Samedi 2 et dimanche 3 septembre 2023, des violentes intempéries ont provoqué des inondations, coulées de boue et dégradations conséquentes en Espagne, notamment dans la région madrilène. Lundi, deux morts et plusieurs disparus étaient recensés. Un nouvel épisode météo d'une rare puissance, qui interroge : la France connaîtra-t-elle de tels phénomènes dans le futur ?
Les images sont presque apocalyptiques. Dans une bonne partie de l'Espagne, des pluies d'une grande intensité ont inondé les rues et même les transports en commun dimanche 3 septembre. La tempête a provoqué la mort de deux personnes au moins et fait plusieurs blessés. Les images relayées sur les réseaux sociaux sont impressionnantes et démontrent la violence du phénomène.
Voitures balayées et métro inondé
Sur celle-ci par exemple, la coulée de boue engloutit une structure qui ressemble à une scène du côté de Tolède au sud de Madrid. En quelques secondes, tout est détruit. On voit même le vidéaste amateur obligé de rebrousser chemin face à la violence du torrent.
Mêmes scènes de désolation du côté d'El Álamo, à quelques encablures de la capitale espagnole. Sur une autre vidéo diffusée sur Twitter, on voit des voitures balayées par la puissance de l'eau.
Le métro madrilène a également été frappé de plein fouet par ces pluies incessantes. Des voyageurs ont partagé des images où l'on voit une rame encerclée par les eaux, puis finalement inondée.
Le GIEC table sur davantage de changements climatiques
Ces évènements climatiques sont directement liés au réchauffement de la planète, selon Clément Albergel, chercheur au bureau du climat de l’ESA. "Le changement climatique a des impacts importants sur le cycle de l’eau au niveau global. La variabilité augmente" indique-t-il. "Ces évolutions impactent particulièrement les événements hydro-climatiques extrêmes."
Même si ces intempéries sont beaucoup plus visibles qu'auparavant car les gens filment et publient directement sur les réseaux sociaux, cette conjoncture climatique touche directement la France. En se basant sur le dernier rapport du GIEC datant de 2021, Clément Albergel rappelle que "l'intensité et la fréquence augmentent" et "que la France n'est pas épargnée".
Un constat inquiétant pour le chercheur. "Ces pluies et inondations extrêmes sont préoccupantes, et témoignent de la vulnérabilité de notre société. Ces phénomènes sont tellement violents, que l’on n'arrive presque plus à simuler de tels évènements. Cela ajoute des inconnus" alerte-t-il.
Cette justification ne certifie pas pour autant que des événements similaires se produisent dès l'été prochain, avec la même répétition et la même intensité. Mais le rapport du GIEC le dénonce avec une "high confidence" (haute confiance) : ces intempéries violentes se reproduiront de plus en plus.