Pour son 35ème anniversaire, le festival international de photojournalisme de Perpignan fait un gros plan sur le dérèglement climatique et ses conséquences sur la nature et sur les humains qui en sont victimes. Parmi les photographes mis à l'honneur, la Sétoise Sandra Mehl.
A partir de samedi et jusqu'au 17 septembre, Visa pour l'Image a décidé de nous ouvrir les yeux sur le dérèglement climatique et l'urgence à en prendre conscience. Pour son 35ème anniversaire, le festival international de photojournalisme de Perpignan (Pyrénées-Orientales) se tourne vers l'avenir de notre planète au travers de plusieurs expositions et projections.
Pour Jean-François Leroy, son directeur, Visa pour l'Image se doit d'aider à lutter contre l'inaction.
Ça fait des années qu'on dit que la maison est en train de brûler, mais on n'a toujours pas bougé. Le changement climatique devient un problème urgent et si Visa peut aider à ce que les gens en prennent conscience, ce serait pas mal.
Jean-François Leroy, directeur de Visa pour l'Image
Gros plan sur un monde en voie de disparition
Les visiteurs pourront ainsi méditer sur les photos de James Balog, Ian Berry, Nick Brandt, Giles Clarke ou encore de la photoreporter Sétoise Sandra Mehl, montrant les conséquences de la cupidité humaine et de la surexploitation des ressources de la planète sur la nature et sur nos congénaires les plus exposés.
La Sétoise Sandra Mehl à l'affiche
On découvrira ainsi des clichés des population privées d'eau, empoisonnées par les pesticides, voire contraintes à l'exil. Parmi les invités de cette 35ème édition, l'Héraultaise Sandra Mehl, lauréate de nombreux prix, collabore régulièrement avec Le Monde et le Washington Post. Elle s'était fait connaître il y a quelques années avec sa série de photos documentaires consacrée aux familles qui fréquentent de génération en génération la petite plage des Mouettes, en bordure de l'étang de Thau, dans sa ville de Sète, connue des seuls habitués.
Cette année, Sandra Mehl présente à Perpignan "L'adieu à l'Isle de Jean-Charles", une langue de terre de Lousianne inexorablement avalée par la montée des eaux et grignotée par les ouragans. Ses habitants sont devenus ce qu'elle appelle "les premiers réfugiés climatiques des Etats-Unis". Sur le réseau social X (ex-Twitter), le festival propose de découvrir la photographe et son travail.
Réfugiés climatiques, réfugiés tout court
Comme à son habitude, le festival donnera à voir le monde tel qu'il est et les humains tels qu'ils vivent et, parfois, souffrent. Les migrants seront ainsi présents dans les expositions et projections perpignanaises.
A force de donner des chiffres de morts et de disparus en mer, ils deviennent des statistiques et nous voulons montrer que derrière ça, il y a des humains qui souffrent et qui prennent des risques insensés pour s'accorder une vie meilleure.
Jean-François Leroy, directeur de Visa pour l'Image
Des routes migratoires de plus en plus dangereuses
Les clichés de Michael Bunel les montrent par exemple affrontant l'une des routes migratoires les plus dangereuses au monde : la traversée de la Méditerranée. Ailleurs, en Amérique du Sud, d'autres, venus de tous les continents, s'enfoncent dans la jungle inextricable du Darién, entre la Colombie et Panama, espérant rejoindre les USA sous l'objectif de Federico Rios Escobar.
Les autres sujets d'actualité que sont l'Ukraine, les révoltes en Iran ou l'Intelligence Artificielle n'ont pas été oubliés, comme pour rappeler que "l'IA ne remplacera jamais l'œil humain".
Remise des prix à partir du 6 septembre
Le public est donc attendu dès le 2 septembre, autour de 24 expositions et six soirées de projection gratuites. Débats, conférences et rencontres avec les photographes sont aussi au programme, avec en point d'orgue les différents prix remis à partir du 6 septembre, dont le Visa d'or News le 9 septembre.