Le Visa d'or News, prix le plus prestigieux du festival international de photojournalisme Visa pour l'image, a été décerné samedi soir à Perpignan. C'est le photographe palestinien de l'AFP Mahmud Hams, qui est récompensé pour son travail sur la guerre à Gaza. Les expositions sont ouvertes jusqu'au 15 septembre.
Le photographe de 44 ans, qui travaille à l'AFP depuis 2003 dans le territoire palestinien, a remercié le jury pour ce prix, le qualifiant d'"honneur" l'encourageant à continuer son travail, au cours d'un échange vidéo enregistré avec Jean-François Leroy, le directeur et fondateur de Visa pour l'image, et diffusé lors de la présentation du palmarès.
J'espère que les photos que nous prenons disent au monde que cette guerre et les souffrances doivent prendre fin.
Mahmud Hams, photographe à l'AFP et Visa d'or news 2024.
Compte tenu des délais d'obtention de visa, Mahmud Hams n'a pu rejoindre Perpignan pour recevoir son prix mais il devrait venir en France dans les prochaines semaines, a précisé Stéphane Arnaud, adjoint à la rédaction en chef centrale de l'AFP pour la photo, qui l'a reçu en son nom.
Avec sa famille, Mahmud Hams a quitté Rafah dans le sud de la bande de Gaza en février 2024 et il travaille depuis pour l'AFP au Qatar.
J'espère pouvoir y retourner un jour (à Gaza, ndlr), mon corps n'y est plus mais mon coeur y est toujours.
Mahmud Hams, photographe à l'AFP et Visa d'or news 2024.Dans la vidéo diffusée samedi lors de la remise des prix du festival Visa pour l'image à Perpignan.
"Mahmud et ses collègues, photographes et journalistes de l'AFP, dans la bande de Gaza, ont réalisé un travail extraordinaire à tous points de vue", a de son côté affirmé Éric Baradat, directeur adjoint de l'Information de l'AFP en charge de la photo. "Leur témoignage fera date et restera dans l'histoire", a-t-il ajouté.
Les autres nommés pour le Visa d'Or News étaient Ziv Koren pour son travail sur l'attaque sans précédent lancée par le Hamas en Israël le 7 octobre qui a déclenché la guerre, Corentin Fohlen pour son reportage en Haïti au cœur du "pouvoir des gangs" et John Moore pour son suivi de la guerre sans merci menée contre le narcotrafic en Equateur.
Les autres photographes récompensés
Dans un festival où la guerre Israël/Gaza a occupé une place majeure, un autre prix, le "Visa d'or de la ville de Perpignan Rémi Ochlik", du nom d'un jeune photographe de guerre français décédé en Syrie en 2012, a également été attribué à un photographe palestinien, Loay Ayyoub, pour son travail à Gaza pour le Washington Post.
Le maire RN de Perpignan, Louis Aliot, avait indiqué refuser de lui remettre ce prix, jugeant le photographe trop proche du Hamas.
Parmi les autres récompenses remises par le festival, un "Visa d'or des solidarités" est venu saluer le travail du photographe Pierre Faure sur la France périphérique, dans une édition marquée par de nombreuses expositions s'attachant au thème de l'exclusion et de la pauvreté.
Par ailleurs, le "Visa d'or magazine" a couronné le reportage de Katie Orlinsky pour le National Geographic sur la disparition progressive des caribous en Amérique du Nord, en lien avec le changement climatique, un thème un peu moins présent au festival en 2024 que les années précédentes.
26 expositions pour la 36e édition
Au total, entre les bourses et les prix, ce sont près de 200.000 euros qui sont remis par le festival et ses partenaires pour aider les photojournalistes à continuer à témoigner des réalités, souvent tragiques, de la planète.
Visa pour l'image à Perpignan, principale manifestation internationale consacrée au photojournalisme propose chaque année gratuitement expositions, projections, rencontres avec les photographes et débats au cours d'une semaine professionnelle qui s'est ouverte lundi et s'est achevée ce samedi 7 septembre.
Mais les 26 expositions ouvertes au public depuis le 31 août restent ouvertes jusqu'au 15 septembre.