Abus sexuels au sein de l'Église : les évêques réunis à Lourdes sous la pression des victimes et des fidèles

Les évêques se réunissent à partir de jeudi 3 novembre 2022 à Lourdes (Hautes-Pyrénées) pour travailler à des "propositions concrètes" de transparence concernant les prêtres auteurs de violences sexuelles. De récentes affaires font douter des fidèles et des victimes de leur véritable volonté.

Travailler à des "propositions concrètes" afin d'améliorer la transparence dans les mesures prises à l'encontre de clercs, auteurs d'agressions sexuelles au sein de l'Église. Le programme de l'assemblée plénière, réunissant les quelque 120 membres de la Conférence des évêques de France (CEF), jusqu'à mardi, est clairement affiché. Mais l'épiscopat a dû revoir son plan de travail à la dernière minute. En cause : des révélations, à la mi-octobre, sur l'ancien évêque de Créteil Michel Santier.

Le "silence" des évêques ne passe plus

Parti à la retraite en 2021, l'ecclésiastique avait été sanctionné en novembre de la même année par les autorités du Vatican pour des "abus spirituels ayant mené à du voyeurisme sur deux hommes majeurs", commis dans les années 1990 dans le cadre de la confession, alors qu'il était prêtre à Coutances (Manche) et directeur d'une école de formation à la prière pour jeunes. Un an après la publication du rapport de la Commission Sauvé sur l'ampleur de la pédocriminalité dans l'institution, ces révélations ont créé de la colère parmi des victimes et chez des fidèles, qui ont dénoncé "le silence" des évêques autour de cette sanction.

Dans un courrier en date du 2 novembre, l'association de victimes basée dans l'Aveyron, "Parler et revivre", questionne les évêques : "Les tristes affaires de ces dernières semaines – résultats de procès canoniques passés sous silence, non-information des victimes concernées, etc - ont non seulement pour effet d’empêcher d’autres victimes de se faire connaître, mais aussi de mettre à bas la confiance que vous désiriez restaurer : comment les personnes victimes peuvent-elles vous croire ? Comment peuvent-elles se sentir effectivement reconnues ? Comment peuvent-elles faire confiance à vos résolutions de rétablir justice et vérité ?"

Dans l'attente de véritable actes

L'association réclame plusieurs mesures comme, entre autres, la saisie directe de la justice pour toute affaire d'agression sexuelle ou réaliser un bilan d'étape précis des travaux de la CEF et des diocèses dans ces affaires d'abus. "Parler et revivreassure qu'elle sera très attentive "aux décisions" et surtout "aux actes" de l'Église en la matière. 

Mais les victimes ne sont pas les seules à exprimer leur mécontentement. Samedi 29 et dimanche 30 octobre 2022, des membres du collectif de laïcs "Agir pour notre Église" ont protesté contre la gestion des abus par la hiérarchie de l’Église, lors de rassemblements à travers toute la France. 

Très actifs sur les réseaux à travers le hashtag #sortonslespoubelles, ces fidèles demandent également des engagements concrets de la part des évêques de France. Plusieurs d'entre eux n'écartent pas l'idée de se déplacer à Lourdes dans les prochains jours afin de se faire directement entendre.  

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