"Aucun acte de violence ne doit rester sans réponse" un surveillant de prison soupçonné d'avoir agressé un détenu devant les juges

Un surveillant de la maison d'arrêt de Tarbes (Hautes-Pyrénées) est jugé ce mardi 22 octobre 2024 devant le tribunal correctionnel pour avoir agressé un détenu. Cette affaire intervient alors que la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté avait dénoncé des faits de violence commis par "une équipe de surveillants" dans une cellule dédiée.

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Le détenu aurait fait des avances à sa sœur, également agent pénitentiaire… c'est pour cette raison qu'un surveillant de la maison d'arrêt de Tarbes aurait agressé un prisonnier au mois de mars 2024. L'audience a été reportée deux fois, mais le mis en cause va comparaître en début d'après-midi devant la chambre correctionnelle du tribunal de Tarbes.

"Violences physiques et psychologiques"

Le dossier a été qualifié de "sensible" car l'affaire a été révélée à l'occasion de la visite inopinée de contrôleurs à la maison d'arrêt et le cas ne serait pas isolé. Plusieurs détenus ont témoigné de violences physiques et psychologiques commises par des surveillants. Des accusations qui ont été confirmées, pour l'un des cas, par des images de vidéosurveillance réclamées par les contrôleurs lors de leur visite.

Pour autant, le ministère de la Justice, saisi de l'affaire par la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), a préféré évoquer "un incident grave, mais exceptionnel" tout en précisant qu'une enquête judiciaire était en cours. Mais les contrôleurs ont bel et bien mis en cause "une équipe de surveillants" qui se serait adonnée à des violences de façon systématique dans une cellule dédiée, la cellule 130.

"Un système d'exactions et de menaces"

Cette pièce est présentée par le rapport de la CGLPL publié en juin 2024 comme un "lieu privilégié de déploiement des violences imputées à l'équipe de surveillants mise en cause et le cœur de ce système d'exactions et de menaces".  La contrôleuse générale des lieux de privation des libertés avait rappelé dans son rapport que "l'administration est responsable de la sécurité et de l’intégrité des personnes confiées à sa garde, qu’elle doit protéger de toute forme de violence. Aucun acte de violence ne doit rester sans réponse, quel qu’en soit l’auteur".

Pour sa part, le syndicat Ufap-Unsa de la prison de Tarbes avait pris position en estimant que la surpopulation carcérale constitue une source de tensions inévitables. "Plus il y a de monde, plus il y a de problèmes, surtout entre eux" a déclaré un de ses représentants à l'AFP en parlant des détenus. Il regrettait "que la CGLPL ne soit pas allée plus loin que ce que disent les détenus".

Surpopulation Carcérale

La maison d'arrêt de Tarbes est en sureffectif patent depuis de nombreuses années. "Au 4 mars 2024, le taux d’occupation du quartier maison d’arrêt était de 203% : 134 détenus y étaient hébergés pour 66 places", a rappelé la contrôleuse générale des lieux de privations des libertés, Dominique Simonnot.

Une surpopulation carcérale, forcément synonyme de problèmes pour les organisations syndicales. En juillet, une demande de "stop écrou" avait été déposée, mais rejetée par le tribunal de Pau. Le procès du surveillant devrait débuter à 13h30 ce mardi 22 octobre au tribunal correctionnel de Tarbes.

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