A Paris, plus d'une centaine de voitures-écoles organise une opération escargot depuis 6H30 ce lundi matin pour protester contre ''l'ubérisation'' du permis de conduire. Douze auto-écoles des Hautes-Pyrénées ont fait le déplacement.
La colère est grande chez les auto-écoles, à l'image de l'ampleur de leur manifestation organisée ce lundi matin à Paris. Des auto-écoles, venues de toute la France ont débuté ce lundi matin leurs opérations escargots en région parisienne pour protester contre une "ubérisation" du permis de conduire, menacé selon elles par un rapport parlementaire qui pourrait favoriser les plateformes en ligne.
A Paris, plusieurs centaines de véhicules se sont réunis dans différents points de la capitale avant de converger vers la place d'Italie. Parmi les participants, 12 auto-écoles des Hautes Pyrénées qui ont roulé toute la nuit pour rallier Paris.
Contre des moniteurs auto-entrepreneurs
Les trois organisations de la profession (CNPA, Unidec, Unic) sont vent debout contre le rapport de la députée du Gard (LREM) Françoise Dumas, remis au Premier ministre vendredi et qui n'a pas encore été rendu public. Elles s'étaient déjà alarmées en novembre des déclarations d'Emmanuel Macron annonçant une "baisse drastique" du coût du permis.
Les syndicats redoutent une "ubérisation" de leur métier avec un agrément qui deviendrait national et abandonnerait l'obligation d'avoir un local. De quoi favoriser les plateformes en ligne, qui emploient des moniteurs auto-entrepreneurs.
"On veut nous imposer un système hors-sol", a expliqué M. Bessone, président du CNPA-Education routière, syndicat majoritaire qui craint "une baisse de la qualité du permis et un plus grand nombre d'accidentés et de morts sur la route".
Avec cette réforme, "il y aura aussi moins de proximité avec les moniteurs et moins de maillage territorial", a-t-il ajouté. "Pour les jeunes dans les villages dont le permis est le passeport vers l'emploi, ça va devenir compliqué."
Des pistes pour faire baisser le prix du permis
Les auto-écoles craignent également une généralisation des inscriptions à l'examen par l'élève lui-même, en candidat libre. "Ce ne sera pas forcément moins cher", selon M. Bessonne. "Si l'élève s'inscrit quand il le souhaite avec une plateforme en ligne et qu'il rate son examen, il va devoir reprendre des heures." Pour financer un "permis à zéro euro", il propose "d'affecter la recette des radars au permis de conduire".
Les syndicats suggèrent également d'autres pistes pour faire baisser le prix -1.800 euros en moyenne selon l'UFC-Que Choisir en 2016- du papier rose: une baisse de la TVA, le développement de cours collectifs et des simulateurs de conduite, une meilleure orientation vers les dispositifs d'aide (compte personnel de formation, permis à un euro...).