Les candidats pour les deux circonscriptions des Hautes-Pyrénées sont désormais connus pour les élections législatives du 30 juin et du 7 juillet 2024. Si certains duels se répètent, d'autres candidatures émergent, laissant présager quelques surprises dans ce département longtemps ancré à gauche.
Les candidats pour le scrutin du 30 juin 2024 sont désormais officiellement connus. La bataille des législatives offre dans les Hautes-Pyrénées son lot de continuité dans l’offre politique, mais aussi d’inconnu et peut-être de surprise dans une campagne brève.
1re circonscription, on prend les mêmes, et on recommence.
La députée sortante, Sylvie Ferrer, LFI, dispose de l’investiture du Nouveau Front Populaire pour se succéder à elle-même au Palais Bourbon. En 2022, elle avait ravi ce siège à la majorité présidentielle, représenté par Jean-Bernard Sempastous. Victorieuse d’un souffle, elle avait devancé l’ancien maire de Bagnères-de-Bigorre de 115 voix. Les mêmes protagonistes se retrouvent en 2024 avec l’avantage pour Sylvie Ferrer d’une notoriété acquise au cours des 3 années de mandat. À l’inverse, Jean-Bernard Sempastous pâtit des scores en net recul de Renaissance, à peine 13,7 % des voix aux dernières Européennes.
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— Sylvie Ferrer (@FerrerSylvie11) June 13, 2024
Stabilité aussi pour le RN. Marie-Christine Sorin, déjà candidate en 2022, se représente. Elle profite de l’élan favorable du RN enregistré lors des récentes élections européennes. Le parti de Marine Le Pen a obtenu 31,52% des voix à l’échelle départementale.
Pas d’union des droites, Reconquête présente une candidate et Les Républicains jouent la carte de l’autonomie du mouvement. Ils partent sous leurs propres couleurs.
Particularité des Hautes-Pyrénées, la présence notable du mouvement Résistons de Jean Lassalle. La Bigorre, territoire rural, lui offre quelques-uns de ses meilleurs scores. Lors de la présidentielle en 2022, le Béarnais avait obtenu 11% des bulletins de vote dans le département. Pierre Claret, déjà présent en 2022, figure une nouvelle fois parmi les candidats.
À signaler la présence constante du mouvement Lutte Ouvrière.
2ème circonscription, une élection plus ouverte.
Benoît Mournet avait ravi ce siège à la gauche en 2022. Le jeune député, 38 ans, inconnu en 2022, a depuis sillonné les campagnes. Sitôt la dissolution annoncée, il annonce sa candidature et met en avant son bilan, son activité à l’Assemblée. Il se veut le représentant d’un « bloc central » sans mentionner l’étiquette Renaissance et sans citer le nom d’Emmanuel Macron.
La question de ces élections législatives est donc simple : qui pour gouverner la France et qui pour représenter nos Hautes-Pyrénées ?
— Benoit Mournet (@BenoitMournet) June 15, 2024
À votre écoute, à très vite !
Benoit Mournet
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Dans une zone où la gauche était jadis majoritaire, Denis Frégné, PS, maire d’Ibos, une commune de la banlieue de Tarbes, porte les couleurs du Nouveau Front Populaire. Entre les accords nationaux et les tractations locales, sa désignation a été laborieuse. Pour preuve, une conférence de presse devait annoncer les candidats de la gauche dans le département. Au final, seule Sylvie Ferrer se présente devant les journalistes pour annoncer sa candidature dans la 1re circonscription. Pour la 2e, personne et pas un drapeau du PS lors de cette présentation. Pour un mouvement qui se veut unitaire, le démarrage est difficile.
La dynamique favorable au RN se lit dans le nom du candidat. Olivier Monteil, conseiller régional, référent départemental du parti lepéniste, il convoite le siège de député. Il peut compter sur des scores toujours en hausse au fil des scrutins pour son mouvement avec en plus, dans le nord de la Bigorre, une zone encore plus favorable au RN. Ainsi, à Vic-en-Bigorre, la liste RN obtient 42% des suffrages aux Européennes. Score similaire, 40% à Maubourguet.
Même si le RN n’était pas au 2e tout en 2022, au regard de l’élan de ce mouvement, il pourrait bousculer l’ordre établi.
Pour les autres candidatures, idem que pour la 1re. Une présence du mouvement de Jean Lassalle. Reconquête, Les Républicains, Lutte Ouvrière et un candidat totalement inconnu figurent parmi les forces en présence.