Depuis quelques semaines, une bataille entre les aéroports de Pau et Tarbes-Lourdes (Hautes-Pyrénées) est née notamment après la sortie d'un rapport de la Cour des comptes. Le président du département des Hautes-Pyrénées expose les bons résultats de l'aéroport haut-pyrénéen, tout en critiquant des élus des Pyrénées-Atlantiques qui remettent en cause son fonctionnement.
Nouvel épisode dans l'affrontement qui oppose certains élus à propos des aéroports de Pau et de Tarbes-Lourdes (Hautes-Pyrénées). Quelques jours après le rapport de la Cour des comptes, qui épinglait notamment le coût économique et environnemental de l'aéroport haut-pyrénéen et la redondance des lignes jusqu'à Paris, le président du département des Hautes-Pyrénées, Michel Pélieu, règle ses comptes. Il défend l'aéroport présent sur ses terres et balaie d'un revers de la main les critiques.
"La structure de notre trafic est beaucoup plus touristique"
"Au regard des critiques lues et entendues au sujet de la pertinence de la liaison aérienne entre Lourdes et Orly, je crois de ma responsabilité, en ma qualité de président du département des Hautes-Pyrénées, de réagir" amorce-t-il dans un long communiqué. Contrairement aux arguments avancés par la Cour des comptes, l'élu estime que l'activité de l'aéroport Tarbes-Lourdes "est en croissance sans précédent" en lien avec "l'accompagnement de l'attractivité touristique de nos Pyrénées".
Surtout, il tance des élus des Pyrénées-Atlantiques qui estiment que le développement de l'aéroport Tarbes-Lourdes portent préjudice à l'aéroport de Pau. "La transformation profonde du modèle économique de l'aérien touche de plein fouet nos voisins palois et booste notre aéroport" pense-t-il, estimant que les pratiques de travail provoquées par le Covid-19 a perturbé le trafic palois "historiquement porté par un trafic d'affaire".
Selon Michel Pélieu, les chiffres de fréquentation sont à l'avantage de l'aéroport sur son territoire. "La structure de notre trafic est beaucoup plus touristique et force est de constater que celui-ci a repris une très forte dynamique" argumente-t-il.
"Vous comprendrez, au regard de ces quelques points, que je ne peux accepter en silence cette petite musique qui, depuis quelques mois, veut remettre en cause la pertinence et l’efficacité démontrée de nos efforts pour désenclaver les Hautes-Pyrénées" conclue-t-il après avoir énuméré d'autres arguments ultra détaillés sur l'offre et le financement des mobilités entre son département et les Pyrénées-Atlantiques.
Face à cette polémique, la présidente de la région Occitanie Carole Delga, avait plaidé pour un rapprochement entre les deux structures voisines, avec un "aéroport à deux pistes".