Nouveau grand oral pour le Pic du Midi, dans le cadre de sa candidature au classement du patrimoine mondial de l'Unesco. Ce 15 octobre 2024, une audition de sélection était programmée devant le comité français. Mais quels sont les arguments du site pour faire reconnaître sa valeur universelle exceptionnelle ?
C'est une étape essentielle du long processus avant d'obtenir un classement au patrimoine mondial de l'Unesco. Convaincre le comité français de retenir la candidature du Pic du Midi et de son observatoire. Le site se distingue par sa double vocation : c'est à la fois un haut lieu touristique et scientifique.
Observatoire au sommet
"La particularité du Pic, c'est d'être un haut lieu scientifique depuis 150 ans." Nicolas Bourgeois, responsable de la candidature Unesco, plante le décor. "C'est le premier et le plus ancien observatoire de haute montagne du monde. C'est extraordinaire", s'exclame le directeur général adjoint de la Régie du Pic du Midi.
L'observatoire est l'élément central de la candidature au patrimoine mondial de l'Unesco. Mais ce n'est pas le seul. "Un patrimoine mondial, c'est avant tout un espace, explique Nicolas Bourgeois. Et cet espace, il contient tous les éléments qui expriment cette valeur universelle exceptionnelle. Dans ces éléments, on va avoir l'observatoire, ses constructions annexes, l'hôtellerie des Laquets, l'hôtellerie de Sencour, les éléments logistiques et un paysage autour."
Ce périmètre, c'est toute une ligne de crêtes qui environne l'observatoire et qui contient tous ces éléments qui fondent la valeur universelle exceptionnelle du patrimoine mondial Pic du Midi.
Nicolas Bourgeois, responsable de la candidature du Pic du Midi
À l'heure où des satellites ou d'immenses télescopes améliorent l'observation, les équipements du Pic restent à la pointe malgré son grand âge.
145.000 visiteurs par an
Le Pic du Midi, c'est l'histoire d'une convergence de la science et du tourisme. Exemple avec l'hôtellerie des Laquets, en pleine réhabilitation après avoir été laissée à l'abandon depuis une trentaine d'années. "Cette hôtellerie, c'est l'aboutissement d'un projet lancé à la fin du 19ᵉ siècle et qui se réalisera en 1930. C'est la compagnie des chemins de fer du Midi qui réalise une route avec pour aboutissement, l'hôtellerie des Laquets, raconte Nicolas Bourgeois. Des aménagements qui répondent autant à des besoins touristiques que scientifiques. Il s'agit alors de "faciliter l'accès au sommet et d'avoir un nœud logistique pour faire monter des instruments, du matériel, les scientifiques et usagers de l'observatoire."
Le chantier de réhabilitation du bâtiment historique est en cours, à 2650 mètres d'altitude. Dix millions d'euros ont été investis pour construire seize chambres avec une vue imprenable sur les Pyrénées. Et l'ouverture est prévue fin 2026.
"Là, on est sur la contemplation. La contemplation d'un panorama qui est presque celui du Pic", assure Daniel Soucaze, le directeur du Pic du Midi. Chaque année, 145.000 visiteurs paient 52 euros pour embarquer dans le téléphérique et profiter de ce panorama unique.
Si sa candidature est retenue et présentée par le comité français, le classement du Pic du Midi au patrimoine mondial de l'Unesco est espéré pour 2027.