Cauchemar à la colonie de vacances de Saint-Lary : "Mon fils a reçu des coups de poings au visage" témoigne la mère de Roman, 14 ans

Une colonie de vacances à Saint-Lary-Soulan, dans les Hautes-Pyrénées, a été écourtée début août après des problèmes de comportement causés par un groupe d’adolescents. Roman, l’un des enfants inscrits à ce séjour, et sa mère Juliette nous racontent six jours d’"angoisse".

Trois jours après le retour de son fils à la maison, Juliette (prénom d'emprunt) ne décolère pas contre l’organisation de la colonie de vacances à Saint-Lary (Hautes-Pyrénées), qui a dégénéré sans que les parents des enfants n'en soient informés d'après elle. "Ca a été l’ignorance totale, soupire-t-elle. On n’a reçu aucun appel du centre."

La mère de famille, installée dans le Tarn, va même plus loin : elle affirme que l'organisation du séjour ment quand elle dit qu'il n'y a pas eu de violences physiques pendant ces jours d'"enfer" : "Ce n’est pas vrai. Mon fils a reçu des coups de poings au visage, il a saigné du nez et il a même été soigné par la directrice !"

Une "belle opportunité" au départ

Le 2 août dernier, Juliette laisse au bus Roman, 14 ans. Il doit partir pour quinze jours au sein d’une colonie dans les Pyrénées, grâce au dispositif régional "Premier départ en vacances", financé notamment par la Caisse d’allocations familiales.

On a été approché par la CAF comme avec notre situation de revenus nous étions éligibles à ce programme. On a vu que cette colonie avait l’air chouette, qu’il pourrait faire du canyoning et plein d’activités extras que nous ne pouvons pas nous permettre. C’était une belle opportunité.

Juliette, mère de Roman, 14 ans, inscrit à la colonie de vacances

Insultes et coups dès le premier soir

Mais dès l’arrivée des enfants sur place, la tension monte. Roman est installé dans un dortoir avec l’un de ses amis et dix adolescents, entre 13 et 15 ans. Un petit groupe d’entre eux fait alors beaucoup de bruit et intimide les autres. "Vers minuit j’ai dit à un garçon du groupe, le plus bruyant, « Arrête de faire ton gamin et laisse nous dormir », raconte-t-il. Il m’a répondu « Lève-toi si t’as des c*******". 

Je me suis levé et il s’est approché très près de moi donc je l’ai un peu repoussé, et là il m’a frappé derrière la tête, au visage, et j’ai saigné du nez. 

Roman, 14 ans, inscrit à la colonie de vacances


Les animateurs sont prévenus, le lendemain l’adolescent responsable des coups et l’un de ses acolytes sont exclus de la colonie. Roman prévient sa mère, qui appelle ensuite le centre.

La directrice m’a rassurée, m’a dit « Ne vous inquiétez pas, on gère ». Je n’étais pas plus rassurée que ça, donc je lui ai dit de ne pas hésiter à m’appeler s’il y avait quoi que ce soit.

Juliette, mère de Roman, 14 ans, inscrit à la colonie de vacances

Pas de communication de la direction

Mais Juliette le martèle : après ce coup de téléphone le mercredi, elle n’a plus eu de nouvelles de la direction jusqu’au dimanche.

Pourtant, Roman explique avoir subi insultes, menaces et coups pendant toute la durée du séjour, par le même groupe de jeunes. "Ils se connaissaient de Toulouse, deux d’entre eux étaient cousins", abonde-t-il. Avec son ami, il affirme être devenu suite à l’incident du premier soir leur tête de turc, et que les autres enfants avaient trop peur pour dire ou faire quoi que ce soit.

Je me suis dit que c’était de ma faute, que si je ne m’étais pas levé le premier soir il ne se serait rien passé.

Roman, 14 ans, inscrit à la colonie de vacances


Le samedi soir, l’adolescent affirme avoir même dû se barricader dans sa chambre pour échapper à ses poursuivants. Le lendemain, le centre appelle les parents et les informent que le séjour est écourté, les enfants rentrent auprès de leurs familles.

Une plainte envisagée

De retour chez lui, Roman a écrit le détail de ces six jours. "Maintenant, ça va, dit-il. Mais sur le moment c’était vraiment très stressant, j’ai fait des crises d’angoisse. C’était un peu choquant."

Sa mère, elle, en veut à la direction de la colonie de l’avoir laissée dans l’ignorance, et de ne pas avoir laissé le choix aux parents de venir chercher leurs enfants plus tôt. Elle envisage de porter plainte contre les organisateurs du séjour.

Pas contre les jeunes. Clairement ils n’auraient pas dû être là, ou alors ils auraient dû être encadrés différemment. Mais c’est d’abord la responsabilité des adultes.

Juliette, mère de Roman, 14 ans, inscrit à la colonie de vacances

Elle aimerait aussi qu’ils "compensent" ces vacances gâchées, avec un autre séjour ou des propositions d’activités. "On demande juste qu’ils donnent aux enfants ce qu’ils leur ont promis."

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