"Combien et à quel moment, nous sommes dans le flou" : des éleveurs touchés par le "Covid de la vache" attendent toujours les indemnisations

Pour accompagner les éleveurs d’Occitanie durement touchés à la fin de l’été 2023, par la Maladie hémorragique épizootique(MHE), l’Etat a ouvert deux dispositifs d’aide depuis le 5 février 2024. Dans les Hautes-Pyrénées, certains éleveurs sont toujours dans l’attente d'un versement, même si le marché aux bestiaux à Rabastens-de- Bigorre montre des signes de reprise.

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En Ariège, en Haute-Garonne et dans les Hautes-Pyrénées, les exploitations agricoles ont été fragilisées la Maladie hémorragique épizootique (MHE) qui a touché leurs élevages. À l’occasion de son déplacement en Haute-Garonne le 26 janvier 2024, le Premier ministre Gabriel Attal avait annoncé l’ouverture de deux dispositifs d’aide à compter du 5 février. Des aides qui tardent à venir selon Grégory Audoin, éleveur de charolaises dans les Hautes-Pyrénées. La maladie a touché les élevages à la fin de l’été 2023, depuis le marché aux bestiaux à Rabastens-de-Bigorre a rouvert affiche une stabilité dans les prix et une reprise des ventes.

Versement des indemnités, toujours "un certain flou"

Pour Grégory Audoin, éleveur de vaches charolaises dans les Hautes-Pyrénées, cette période est à marquer au fer rouge. "Cela a été une grosse inquiétude tous les jours on allait voir les troupeaux. C’était un enfer on avait peur de trouver un animal malade, fatigué, cela a été très compliqué pour nous. Jusqu’à cet hiver, nous n’avons rien eu du tout, on s’est débrouillé tout seul avec l’aide de nos vétérinaires. Là depuis le 5 février il y a deux cellules de mise en place pour nous aider à passer ce cap avec des aides extraordinaires que l’on pourrait peut-être toucher, mais à quelle échéance, combien et à quel moment, nous sommes dans le flou".

Le premier dispositif prévoit de prendre en compte à hauteur de 90% des frais liés aux traitements vétérinaires et d’indemniser des animaux morts ou euthanasiés des suites de la maladie.

Un dispositif complété par le déploiement d’un fonds d’urgence de 50 millions d’euros au plan national. Et apporter ainsi une aide de trésorerie exceptionnelle aux acteurs professionnels, éleveurs et commerçants en bestiaux, durement touchés par la maladie.

Le problème est là aujourd’hui, nos trésoreries sont à secs. Déjà que le marasme était important dans la filière… Cette maladie par-dessus cela ne nous a pas vraiment aidés. On vit au jour le jour, la peur au ventre qu’il y ait une nouvelle épidémie au printemps avec les nouvelles chaleurs.

Le marché aux bestiaux à Rabastens de Bigorre relancé

Lors de l'irruption de la maladie, cotations et exportations ont cessé temporairement. Le marché a été suspendu durant 15 jours. "Au moment de l’épidémie", explique un éleveur du Gers, Claude Capdecomme, "les prix ont chuté et cela a pénalisé le secteur pendant une période. Aujourd’hui cela se rééquilibre, on dirait que le cours normal des prix reprend".

"Quand on refait le bilan de 2023, c'est 700 animaux de moins voire 800 qui ne sont pas passés par le marché et qui impactent les recettes du marché. On va dire moins 15.000 euros de recettes en moins", explique Pierre Bazet au Marché aux bestiaux de Rabastens-de-Bigorre.

En 2022, 4100 bêtes ont été vendues contre 5300 en 2023. Une quantité plus importante mais en quatre mois, durant la crise, il y a eu 760 animaux vendus en moins.

Mais la situation est fragile, certains éleveurs n’ont pas encore touché leurs indemnités et tous sont peur d’une reprise de l’épidémie au printemps avec le retour des chaleurs. 

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