Avec les températures presque printanières de ces dernières semaines, l'activité des ruches bat déjà son plein. Presque trois semaines d'avance sur la saison. Un démarrage sur des chapeaux de roue pour les apiculteurs. Mais attention à la sortie de route. Car depuis deux ans, la production de miel en Occitanie souffre des conditions climatiques.
Dans un ballet zélé, elles s'affairent... La ruche vibre de vie et de cadence. Les pondaisons s'activent. Déjà. Le bal a démarré très en avance cette année à Paulhan, dans l'Hérault. La végétation a déjà mis sa robe de printemps, les températures sont douces. Des conditions idéales pour les abeilles et la production de miel. Mais ce n'est pas forcément un bon présage. "Tant qu'il fait beau et que l'on a des fleurs, les abeilles sortent et ramènent du nectar. Elles vont s'alimenter normalement sans carences. En période de froid, elles ne sortiront plus et vivront avec leurs réserves", explique Philippe Rouquette, apiculteur.
Un quart de la production en moins en deux ans
Depuis deux, trois ans, Philippe Rouquette a vu sa production chuter de 25 pour cent. Aujourd'hui, il prépare la première transhumance de l'année. Le romarin. Direction le massif de la Clape dans l'Aude où le nectar pourtant se fait rare. "Il y a une petite floraison en cours. On le tente. C'est une partie de poker : on met des cartes un peu partout. Ça va se jouer dans le mois à venir. Je suis optimiste et il faut l'être en apiculture, il faut l'être sinon on arrête très vite".
Troisième région apicole de France, l'Occitanie n'est plus à la fête. Ses ruches souffrent de la sécheresse. C'est particulièrement le cas dans les Pyrénées-orientales, explique Christian Pons, le président de l'Union Nationale des Apiculteurs de France.
L'activité des ruches est anormalement haute pour la saison. Alors ces battements d'ailes sont un peu le cri silencieux d'un avenir incertain.
Ecrit avec Olivier Brachard.