La présidente de l'association des saisonniers de Lourdes et Vallée a entamé samedi une grève de la faim pour réclamer une "année blanche" de droit au chômage pour les saisonniers écartés depuis le début de la crise de toute aide gouvernementale.
"J'ai décidé de m'engager dans une grève de la faim jusqu'à l'octroi d'une année blanche, comme pour les intermittents du spectacle, à l'ensemble des saisonniers. Je suis maman d'une fillette de 6 ans et je veux pouvoir la regarder sans honte".
L'annonce faite ce samedi par Axelle Richardson, la présidente de l'association des saisonniers de Lourdes et Vallée, de cesser de s'alimenter jusqu'à l'obtention de la prolongation de leurs droits au chômage pendant 12 mois, devant un rassemblement de 200 saisonniers, a suscité beaucoup d'émotion dans la Cité mariale.
Plus de 500 des 2400 saisonniers de la ville risquent en effet, selon Pôle Emploi, de se trouver en situation de fin de droit avant Noël. La plupart d'entre-eux n'ont en effet pas travaillé depuis la saison dernière en raison de la crise sanitaire. Lourdes, deuxième ville hotelière de France après Paris, est désertée par les pélerins. Les établissements les recevant habituellement connaissent des chutes de chiffre d'affaires telles qu'ils n'embauchent pas de saisonniers, lesquels sont ainsi exclus de toute mesure de chômage partiel.
125 saisonniers lourdais étaient déjà en fin de droit au mois de septembre et la plupart ne peuvent bénéficier du RSA. Une partie des saisonniers commence donc à basculer dans la grande précarité. "40 familles sont dans une grande détresse", témoigne le vice-président de l'association David Forniès. "Quelle case faut-il cocher sur son attestation de sortie lorsqu'on dort dans sa voiture ou dans la rue", s'interroge-t-il.
L'association, fondée début octobre, tente de parer au plus urgent. Elle a installé avec l'aide de Lourdais, une banque alimentaire dans un local que fréquentent 80 personnes selon David Forniès.
Le maire de Lourdes, Thierry Lavit, se déclare solidaire des saisonniers. Il affirme être "en contact permanent avec le préfet" à leur sujet, mais regrette que les négociations qui se déroulent au niveau national pour régler le statut des saisonniers n'aboutissent pas plus rapidement.