Des ours à moitié endormis errent en Sibérie : des températures anormalement élevées perturbent leur hibernation. Ça pourrait arriver dans les Pyrénées

Les ours bruns de Sibérie sont confrontés à une perturbation inhabituelle de leur hibernation en raison des températures anormalement élevées enregistrées en octobre et novembre. Cette situation, attribuée au changement climatique, a laissé certains animaux dans un état "à moitié endormi", perturbant leur cycle naturel de sommeil.

Il fait trop chaud pour dormir, où pour être plus précis, pour hiverner. La situation concerne les ours bruns mâles de Sibérie, en particulier dans la région du fleuve l'Amour, qui errent dans un état quasi second. 

Des ours à moitié endormis

En cause, les températures anormalement élevées de cet automne, selon le Département pour la protection de la faune de la région de l'Amour. 

Après avoir accumulé les réserves de graisse nécessaires pour dormir tout l'hiver, les voilà prêts à hiverner, ayant, mais les températures chaudes du mois de novembre les ont empêchés de dormir au-delà de l'heure du coucher, a déclaré le département gouvernemental dans une publication sur son compte Telegram, le 21 novembre 2023.

"Dans certaines régions, des ours à moitié endormis se promènent encore dans leurs tanières", y est-il indiqué. Des ours ont été aperçus en train de se promener dans un état second un mois après l'heure à laquelle ils entrent habituellement en hibernation – vers la fin octobre".

Un phénomène déjà observé en 2015

Les ours insomniaques sont principalement des mâles. Les femelles accompagnées de leurs oursons se rendaient dans leur tanière "strictement dans les délais prévus".

Cet automne, la région de l'Amour, qui partage une frontière avec la Chine dans l'Extrême-Orient russe, a connu des températures anormalement élevées et record en octobre et novembre, a rapporté le Moscow Times. Et cela pourrait retarder l’hibernation des ours.

Le phénomène a déjà été observé en 2015 en Alaska. Les grizzlis du parc national de Yellowstone sortaient de leur hibernation hivernale des semaines plus tôt que d'habitude en raison de l'arrivée d'un temps printanier, avec des températures plus chaudes et de la pluie au lieu de la neige.

Les Pyrénées pas encore concernés

Les ours des Pyrénées peuvent-ils également être concernés ? "On ne peut pas écarter cette hypothèse mais ce n'est pas encore le cas, explique Patrick Leyrissoux de l'association Férus. Après cela dépend également des évolutions de la végétation impliquées par le réchauffement climatique. La disparition de certains végétaux et plantes et des températures plus chaudes pourraient en effet inciter les ours pyrénéens à moins hiverner. Mais de nouvelles plantes peuvent aussi apparaître et finalement ne rien changer. Mais c'est difficile de comparer les hivers des Pyrénées et ceux boréales de Sibérie et de l'Alaska qui sont beaucoup plus long. On ne sait pas si cela pourrait arriver."

Autre élément à prendre en compte : la durée d'hibernation d'un ours varie selon les espèces. Certaines espèces hibernent pendant quelques jours seulement, tandis que les espèces des climats plus froids hibernent pendant des mois.

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