Ces élections ont été difficiles pour les candidats se réclamant de la majorité présidentielle. Un exemple avec Bagnères-de-Bigorre, le maire sortant Claude Cazabat conserve son fauteuil. Son adversaire a sans doute été pénalisé par son activité d'attaché parlementaire d'un député LREM.
Claude Cabazat, maire sortant (DVC), bénéficie comme bon nombre d'élus de la prime au sortant. Mais à Bagnères-de-Bigorre, une autre vérité de ces municipales se vérifie aussi : les candidats issus de la majorité présidentielle ou affiliés ont du plomb dans l'aile.
François Roux a eu beau se défendre de représenter la République en marche, son travail comme attaché parlementaire de l'ancien maire Jean-Bernard Sempastous, devenu député LREM, aura sans doute lester son paquetage. Résultat : il obtient 38,79 % des voix et son adversaire 45,16%. Le divers gauche Sébastien Lacrampe, lui, totalise 16,03%.
Météo parfaite pour une rando
La marche, ça fatigue, c'est certain. Et à Bagnères, ça finit par énerver ! Pourtant tout avait bien commencé : Claude Cabazat, arrivé en tête du 1er tour avec 37,21% des voix, avait été élu maire en juin 2017 suite à la démission de Jean-Bernard Sempastous. A l'époque, les deux hommes marchaient de front. Nulle ombre au tableau, pas un nuage au-dessus de cette belle bourgade de plus de 7.000 âmes, nichée dans les contreforts des Pyrénées.
Pourtant, le climat a changé, et vite, comme souvent en montagne... les inimitiés personnelles ont pris le pas sur le rythme harmonieux impulsé à la balade. Les lacets favorisant les noeuds, la rando a tourné au réglement de compte.
Des noeuds dans les lacets
A 74 ans, Claude Cazabat va se succéder à lui-même comme maire de Bagnères. Avec 45% des suffrages, il sort vainqueur d'une triangulaire. Divers centre, divers droite peu lui importe l'étiquette politique, non, lui, il cible ses attaques contre son prédécesseur à la mairie, devenu député et principal adversaire :
"ça ne veut pas dire que je rejette la politique en tant que telle. Mais la politique des partis pour se faire enfermer dans un parti et être comme on le voit pour un député, un godillot, ça ne me convient pas", affirme-t-il.
Courbatures au long court
On l'a compris, si on ne bat plus la campagne à Bagnères, les courbatures sont là. Douloureuses. Assassines parfois. Et les bannières, multiples. François Roux échoue dans sa conquête de Bagnères mais pour lui pas question d'y voir un message politique.
"L'activité d'attaché parlementaire est une activité salariée, je me répète, scande-t-il. Je n'avais pas le soutien de la REM. Je n'étais pas étiqueté LREM donc il n'y a derrière ça aucun acte politique qui se cache".
Exit définitivement la balade de santé... Au regard des amabilités échangées, les conseils municipaux s'annoncent agités, tout comme l'élection du président de la communauté de communes de la Haute-Bigorre convoité par Claude Cazabat.