Deux chiennes de races husky ont disparu vers Tarbes en décembre 2022. Leur propriétaire est toujours sans nouvelles. Chaque année des centaines de milliers d'animaux de compagnie se volatilisent.
Ophélie Valor n'a pas oublié la date : le 16 décembre 2022. C'est ce jour-là que ses deux chiennes de races husky Nala et Tyna ont disparu à Aubarede dans les Hautes-Pyrénées. Elle raconte : " Elles ont disparu dans une cour clôturée avec portail électrique en l'espace de dix minutes, pendant que j'étais à l'intérieur de la maison."
La jeune femme est aujourd'hui persuadée que ses deux chiennes lui ont été volées : "Il n'y avait pas de trace de fugue, pas de poils, la terre n'a pas été creusée. J'ai fait appel à un détective privé qui m'a bien confirmé cette piste". Elle a décidé de déposer plainte dans la foulée.
"Mes deux chiennes, elles sont tout pour moi. Je les avais depuis leur naissance"
Ophélie ValorPropriétaire des chiennes
Depuis 9 mois, elle les cherche sans relâche, colle des affiches, partage des posts, appelle des refuges vétérinaires et gendarmeries. " J'ai dépensé beaucoup d'argent pour tenter de les retrouver sans succès, déplore la jeune femme. Je suis allée en Espagne dans des cliniques vétérinaires, dans le Pays-Basque et tous les départements alentour".
Dans une récente vidéo Facebook elle exprimait son incompréhension : "Je fais un petit message pour les voleurs, j'aimerais que vous me rendiez mes chiens et que vous me contactiez, je suis prête à les racheter. Je ne sais pas quel est votre but, je pense que ça a assez duré. Je ne vais pas oublier et je ne lâcherai pas."
La propriétaire craint aujourd'hui que ses deux chiennes soient utilisées pour faire de la reproduction et du trafic d'animaux avec leurs chiots. C'est le troisième trafic mondial après les armes et les stupéfiants. "Les animaux peuvent rapporter beaucoup, en faisant des portées, ils peuvent aussi servir de transport pour les stupéfiants. Ils peuvent être au carrefour de pas mal de choses", indique Céline Gardel, capitaine de police et présidente de l'association les 4 Pattounes.
88 202 animaux déclarés perdus en 2022
Nala et Tyna ne sont pas des cas à part, chaque année de nombreux animaux disparaissent, en particulier les chats. Selon le baromètre du fichier d'identification des animaux I-CAD, 88 202 animaux ont été déclarés perdus par leurs détenteurs en 2022. Un chiffre en hausse et tout particulièrement pour les chats. En un an, sur la région du grand Toulouse la capitaine de police comptabilise 1500 chats égarés.
D'après le baromètre, les vols représentent une part assez faible concernant l’origine des pertes (619 déclarations en 2022). Le husky et le jack russel comptent parmi les cinq premières races les plus perdues. " Depuis début janvier, j'ai créé un groupe sur les réseaux sociaux, nous sommes plus de 25 propriétaires de husky disparus à travers toute la France", atteste Ophélie Valor.
Que faire en cas de disparition ?
En France, l'identification des chiens, des chats et des furets est aujourd'hui obligatoire soit par tatouage ou par puce électronique. La capitaine de police rappelle : " Si ce n'est pas fait les propriétaires peuvent être verbalisés, avec 750 euros d'amende. Cela permet la traçabilité de l'animal en cas de divagation, de vol ou de trafic, ça peut permettre de le retrouver."
En cas de disparition de son animal, plusieurs gestes peuvent être effectués. Il faut déclarer la perte ou le vol sur I-Cad .Ce fichier est consultable est visible par la police et les vétérinaires.
Il y a aussi d'autres sites pour signaler les disparitions Pet Alert, mais aussi Filalapat et enfin Patte en cavale dans de nombreux département. " Ils sont là pour mettre en relation les gens qui ont perdu leur animal et les gens qui ont trouvé ou vu l'animal", détaille Céline Gardel.
En cas de fugue de l'animal la capitaine de police recommande aussi de se rendre dans les fourrières autour de chez soi. "On a 8 jours pour le récupérer. On peut avoir une amende pour la divagation et pour les frais de garde."
En cas de vol, il est aussi possible de déposer plainte : "on peut le faire mais seulement s'il y a une infraction. Il faut pour cela trois éléments : matériel, moral et légal. C’est-à-dire que la personne ait bien eu l'intention de le faire et qu'il y ait aussi des preuves, sinon la plainte est contre X et risque de ne pas aboutir, car il n'y a pas assez d'éléments", rappelle la capitaine de police.