La Vallée de l'Arros subit d'importantes restrictions d'eau dans les Hautes-Pyrénées. Les producteurs de maïs s'inquiètent pour leurs récoltes. Le niveau du lac qu'ils utilisent pour leur irrigation ne cesse de baisser en raison des déversements pour maintenir le niveau de la rivière Adour. Une situation qu'ils n'acceptent plus.
Les asperseurs continuent à disperser de l'eau, mais pour encore combien de temps ? La Vallée de l'Arros dans les Hautes-Pyrénées subit de nouvelles restrictions sur les prélèvements d’eau en raison d'une sécheresse de plus en plus sévère chaque jour. L’irrigation agricole y est limitée à 2 jours sur 4.
En manque d'eau, le maïs ne se développe pas
Des autorisations insuffisantes pour les agriculteurs du secteur et leur production de maïs. "Là le grain manque d’arrosage, il ne se développe pas" nous montre Sylvie Gaillat, l'épi à la main. "Vu que nous, on sème plus tard que les autres, en raison de la rotation de culture, du maïs d’ensilage, il faudrait qu’on arrose encore trois semaines à un mois." Impensable pour les services de la préfecture comme pour les associations environnementales mais indispensable pour Sylvie.
Arroser encore permettrait que ce maïs apporte tous les nutriments nécessaires à ses vaches l’hiver prochain. Avec son père, lui aussi agriculteur, ils constatent les dégâts de la sécheresse et veulent trouver une solution pour sauver ses 15 hectares de maïs pour alimenter ses bêtes.
Le lac de l'Arrêt Darré qu'ils utilisent avec d'autres paysans du secteur pour l'irrigation de leurs cultures voit son niveau constamment diminuer notamment en raison de déstockages d'eau de maintenir le niveau d'étiage du fleuve l'Adour.
La question de la restitution d'eau à l'Adour
"Je ne vois pas pourquoi on devrait laisser passer l’eau pour les Landais ou d'autres agriculteurs qui jusqu’à maintenant ne payent pas l’eau, enrage Paul Gaillat. C’est bien d’être solidaire, mais il faut qu’on soit solidaires tous ensemble. Nous, on a réussi à faire un lac dans notre secteur, ils n’ont qu’à en faire un dans le leur. Les lacs ça peut se faire partout."
Une position partagée par les 300 irrigants du secteur. "Notre constat est que l’eau n’est plus là, dénonce Lionel Dupont, agriculteur et arboriculteur. Si on avait baissé cette norme de restitution à l’Adour, on aurait le double de volume. Ce n'est pas une image. C’est un calcul. C’est mathématique. C'est ce qui nous permettrait d’aller plus loin dans la campagne d’irrigation."
Une cinquantaine d'agriculteurs du coin se sont réunis au lac de l'Arrêt Darré. Ensemble, ils réfléchissent désormais à une gestion différente du barrage.