Plusieurs centaines de manifestants se sont réunis samedi 29 mai à Lannemezan près de Tarbes pour protester contre le projet de méga-scierie porté par la communauté de communes et la région Occitanie.
L'ambiance était plutôt festive ce samedi 29 mai à Lannemezan, dans les Hautes-Pyrénées. Près de 300 personnes se sont rassemblées dans le centre-ville pour protester contre le projet de scierie géante qui pourrait voir le jour à l'entrée de la commune.
Cela fait plus d'un an que les citoyens se mobilisent. 47 associations sont réunies sous le nom du collectif "Touche pas à ma forêt". Ses membres craignent que le projet de l'entreprise italienne Florian ne menace trop les ressources forestières aux alentours. Cette scierie se tiendrait sur le site de l'ancienne usine Pechiney et débiterait 50 000 m3 de hêtres par an.
Des messages de soutien, des poèmes et des dessins ont été accrochés sur des fils devant la mairie de Lannemezan qui soutient le projet italien. D'autre part, les citoyens veulent également se faire entendre par les autorités régionales. En effet, la région Occitanie a financé en des études de faisabilité de ce projet. Un projet de plus de 11 millions d'euros qui, s'il voyait le jour, pourrait être en partie financé par à hauteur l'Etat, la Région, la communauté de communes.
Ils ne sont pas contre l'exploitation forestière
Après plusieurs marches au mois d'octobre, ils avaient obtenu une suspension du projet par la région. "Cela a été un progrès, un début de dialogue entre nous et la présidente de région", admet Jacques Buret, un des porte-paroles du collectif. Ce dialogue s'était conclu sur la promesse d'un cahier des charges écrit ensemble. Aujourd'hui, "Touche pas à ma forêt" se sent exclu du cahier des charges car "pratiquement" aucune de leur propositions n'a été retenue.
Pour Jacques Buret, il est important de souligner que le collectif n'est "pas du tout contre l'exploitation forestière". D'ailleurs, on trouve en son sein des forestiers et des bûcherons. Ils ne veulent donc pas bloquer à tout prix le projet mais plutôt être "dans une démarche d'ambition alternative".
Pour nous, ce qui importe, c'est que cette exploitation soit réalisée tout en respectant le milieu forestier, les écosystèmes, les gens qui y vivent, qui y travaillent, qui s'y promènent, qui vont à la chasse...
Pour le collectif, il est essentiel de rester mobilisé : "C'est pour montrer aux pouvoirs politiques, qu'ils soient départementaux, régionaux ou même nationaux qu'on ne se laissera pas berner", conclut Jacques Buret.