Hautes-Pyrénées : le village de Gavarnie Gèdre se bat pour sauver une des 2 classes de son école

Sacrifiés au nom d'une logique comptable. C'est le sentiment des 400 habitants du village de Gavarnie Gèdre. Ils se mobilisent pour sauver l'une des deux classes de leur petite école.

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Non à la fermeture d'une classe

Sur le portail de la petite école, une banderole porte la colère de parents et d'élus du village de Gavarnie Gèdre, au coeur des Pyrénées. Ils se sentent sacrifiés par l'Éducation nationale au nom d'une logique arithmétique.

L'école : le coeur du village


Pas de doute, Gavarnie Gèdre est bien une commune de montagne. Les conditions sont difficiles. En ce mois de mars, une averse de neige accompagne les bambins à la sortie de la classe. Encore plus qu'ailleurs, l'école est le coeur battant du village. Le signe de sa vitalité. Ici, il n'y a plus de gendarmerie et une agence postale a remplacé le guichet traditionnel. 


Un demi poste supprimé


A Gavarnie Gèdre, la commune du célèbre cirque et de sa cascade, les parents d'élèves contestent la suppression d'un demi poste d'enseignant à la rentrée prochaine dans cette petite commune de montagne. Ici, il y a 20 élèves pour 2 enseignants. De la petite section de maternelle au CM2. Dans les Hautes-Pyrénées 70% des écoles comptent entre 1 et 3 classes.
Mais à la rentrée prochaine, l'école doit perdre un demi poste même si les effectifs restent stables.


Jusqu'à 20 kilomètres pour aller à l'école


La perte d'un demi-poste se traduirait par le transfert d'élèves vers Luz St Sauveur, à 13 km. 20 km même, depuis Gavarnie sur des routes sinueuses, parfois glissantes. Le début de la fin, l'amorce d'un déclin irrémédiable pour la commune selon ses habitants.

"On est plus très nombreux de moins de 40 ans dans le secteur, la moyenne d'âge est assez élevée. S'il faut descendre pour aller à l'école, les gens  iront s'installer en bas."

 

Un site majestueux, où l'on ne peut plus vivre


Pour le maire de la commune, ce recul des services publics n'est pas tenable. Michel Gabail (SE) explique comment il a appris
début février, "par un syndicat enseignant", que dans la nouvelle carte scolaire il perdait un enseignant.
Pourtant, un mois plus tôt l'inspecteur d'académie lui avait assuré qu'il n'y aurait pas de fermeture de classe. 


"On est classés à l'UNESCO. Tout le monde nous présente comme un site majestueux, c'est vrai. Pour autant j'ai l'impression que l'on va nous délaisser au profit de grands centres urbains. On va concentrer tout le monde dans ces grands centres et les petites communes vont perdre leur âme. On ne pourra plus y vivre."

Le reportage de Régis Cothias et Emmanuel Fillon :

 





 









AFP  le 19/03/2018 10:07:52
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