"On sent qu'il y a une ouverture". Les urgentistes de l'hôpital de Tarbes estiment avoir été entendus. Jeudi 23 septembre, un Conseil territorial de santé exceptionnel était organisé dans les Hautes-Pyrénées. Médecins des urgences et du Samu menaçaient de démissionner faute de moyens.

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L'appel au secours des médecins du Samu et urgentistes de l'hôpital de Tarbes aurait-il été entendu ? Lundi 20 septembre : 32 des 34 médecins menacent de démissionner de leurs postes si la direction de l'hôpital ne met pas suffisamment de moyens en œuvre pour assurer la continuité de service.
Jeudi 23 septembre, un CTS (Conseil Territorial de Santé) exceptionnel se réunissait à la préfecture des Hautes-Pyrénées pour aborder la thématique des soins urgents sur le territoire. L'occasion pour les urgentistes des hôpitaux du département d'exprimer leurs difficultés actuelles.

Selon la préfecture des Hautes-Pyrénées, l'ensemble des participants se sont accordé sur "la nécessité prioritaire de poursuivre une politique dynamique de recrutement de nouveaux urgentistes et de renforcer l'attractivité des postes proposés pour fidéliser les professionnels, en améliorant les conditions d'accueil".
Présent lors de cette réunion, Stéphane Lère, chef du pôle des urgences de l'hôpital de Tarbes se satisfait que tous les acteurs présents aient entendu les problèmes communs aux centres hospitaliers des Hautes-Pyrénées.

Des solutions à l'horizon 2022

Aucune mesure concrète n'a été prise sur le court terme mais des propositions ont été faites par l'Agence Régionale de Santé, pour qu'à l'échéance de novembre 2022, les hôpitaux du département soit mieux dotés en internes spécialisés en médecine d'urgences, le temps que les nouvelles affectations de stages se mettent en place. 

"Sur les deux CHU de Toulouse et Montpellier, le volant d'internes est limité, environ une vingtaine sont formés par promotion. On forme donc peu de médecins urgentistes et cela pénalise beaucoup les hôpitaux périphériques comme ceux de notre département", constate Stéphane Lère.

Tous les centres hospitaliers doivent faire face à des difficultés démographiques. "Entre les hôpitaux de Lannemezan, de Lourdes et de Tarbes, il manque 17 médecins urgentistes sur le département des Hautes-Pyrénées", précise Stéphane Lèze. 

"Quelques internes de médecine générale sont dispatchés dans les hôpitaux périphériques, Tarbes en fait partie. Dans le cadre de leur cursus de formation, les internes font un semestre de stage au service des urgences, mais reviennent ensuite en médecine générale (...) On n'a pas les moyens sur le département de fidéliser des internes de spécialité qui passeraient chez nous et qui seraient intéressés par la médecine d'urgence en fin d'internat. L'ARS a son mot à dire sur l'affectation des internes et a demandé aux responsables universitaires et de la médecine d'urgence à Toulouse d'affecter un peu plus d'internes de spécialité en médecine d'urgences sur les Hautes-Pyrénées", explique Stéphane Lère.

Aider les jeunes médecins pour être attractif

Sur la question de la fidélisation des nouveaux urgentistes, l'accent doit être mis sur l'accueil des jeunes médecins et de leurs familles, selon Stéphane Lère. Pour être attractif  il faut aider le jeune praticien à s'installer, simplifier l'accès à un logement, aider le conjoint à trouver du travail ou faciliter l'accueil d'un enfant en crèche. 

Diminuer la charge de travail des urgences

Toujours selon le communiqué de presse du préfet, un travail sera également engagé pour alléger la pression sur les urgences par le biais d'actions comme la coopération entre la médecine de ville et les hôpitaux, en lien avec la CPAM. L'objectif est de mieux répartir la charge de travail entre les médecins libéraux et les hôpitaux. 

"Il y a des choses nouvelles à mettre en place avec la médecine libérale. Car, quand un patient a besoin de voir un médecin la nuit ou s'il n'a pas de rendez-vous, il vient aux urgences, parce qu’il n'a pas d'autre choix. On se retrouve aux urgences à gérer des problèmes qui ne sont pas urgents, qu'on ne peut pas refuser, mais ce sont des patients qui n'ont rien à faire dans un service d'urgences".

Vers la levée de l'ultimatum ?

Le chef des urgences de Tarbes est optimiste, dans une semaine des propositions concrètes et des réponses écrites devraient émaner de la direction de l'hôpital. Mais l'ultimatum tient toujours et les médecins restent déterminés. "On sent qu'il y a une ouverture de la part de notre direction ou de l'ARS et qu'ils sont à l'écoute. J'ai bon espoir que l'on arrive à un accord et un calendrier de mesures et pouvoir lever le mouvement, tout en restant très vigilants. Notre but est ne pas prendre en otage la population et trouver des solutions".

Pour rappel, en début de semaine, la majeure partie des médecins des urgences et du Samu de Tarbes lançait un ultimatum en menaçant de démissionner. Entre le manque de médecins généralistes qui impacte l'activité des urgences, la crise sanitaire, le manque de personnel et l'épuisement général des équipes, les urgences et le Samu se disent à bout.

Étaient présents autour de la table lors de ce Conseil Territorial de Santé le 23 septembre : les élus, institutions, représentants des usagers, professionnels de santé et organisations syndicales et représentants du Service Départemental d'Incendie et de Secours. 

 

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