"L'hôpital public est à terre", avaient prévenu les chefs de service de l'hôpital de Montauban à l'instar d'un millier de leurs collègues en France. 34 d'entre eux ont démissionné ce mardi matin de leurs fonctions administratives car ils estiment ne pas avoir été entendus du gouvernement.
Ils ont menacé de démissionner de leurs fonctions administratives le 14 janvier si le gouvernement n'entendait pas leur voix. Ce mardi matin, c'est chose faite. Ils sont 34 chefs de service et d'unité de l'hôpital public de Montauban à avoir signé collectivement la lettre de démission remise à la direction.
"L'hôpital est au bord de l'effondrement", tel est le cri d'alarme qu'ont lancé ces médecins à la mi-janvier, comme environ 1.000 autres spécialistes hospitaliers au plan national. Ils pensaient être entendus d'Agnès Buzyn, la ministre de la santé. "Il y a eu 2 heures de discussion avec la ministre pour tourner en rond", affirme la neurologue Ségolène Billot.
Un plan hôpital "largement insuffisant"
"La ministre s'est cantonnée à annoncer que les représentants des patients seraient associés sur le plan de la gouvernance à un certain niveau, ainsi que 2 primes pour certaines aides-soignantes et infirmières à hauteur de 80€ et 100€ pour 2020. Ce n'est en aucun cas à la hauteur des besoins de l'hôpital public".Les médecins estiment que leur cri d'alarme n'a pas été entendu. Les 34 médecins démissionnaires dénoncent un manque de moyens qui pénalise directement les patients. Ils estiment que le plan hôpital du gouvernement est "largement insuffisant". Il manquerait encore 600 millions d'euros pour l'hôpital public français.
Un hôpital en péril
Des moyens matériels manquent cruellement pour soigner les patients, des lits également. Le corps médical demande un grenelle de l'hôpital public, pour lui permettre de survivre."Au quotidien, aujourd'hui, on perd le sens de notre travail" explique ce médecin rencontré à Montauban par Marie Martin et Quentin Monaton. Voyez leur reportage :
Les postes vacants ne se comptent même plus dans certains services car les salariés du secteur para-médical s'estimant sous-payés et débordés, partent pour le privé.
Le fonctionnement de l'hôpital est en péril immédiat, estiment les chefs de service et d'unités, qui demandent d'urgence des augmentations de salaire pour ces catégories de soignants. Face à l'insuffisance des mesures prises à leurs yeux par le gouvernement, ils en appellent au soutien de l'opinion publique. Le 14 février, jour de la Saint-Valentin, une manifestation aura lieu à Paris pour une déclaration d'amour à l'hôpital public.