C'est une belle histoire qu'est en train de reconstituer un amateur d'urbex. Après une visite dans un bâtiment désaffecté à Tarbes (Hautes-Pyrénées), il tombe sur un appareil jetable. Il développe les photos, lance un appel à témoins sur Facebook et finit par identifier un homme grâce à la participation d'internautes.
Souvent décriés pour leur nocivité, les réseaux sociaux permettent (aussi) de relayer des appels à témoins pour retrouver quelqu'un, ou quelque chose. C'est le cas à Tarbes (Hautes-Pyrénées), où un fan d'urbex est tombé sur une appareil photo jetable lors d'une visite d'un bâtiment désaffecté près d'un péage. La suite, c'est lui qui la raconte.
Trois pellicules retrouvées, l'une d'elle développée
Théophile Baye, habitant de Tarbes depuis quatre ans, "aime bien découvrir des posts urbex" dès qu'il le peut. Il y a une dizaine de jours, il se rend donc dans ce bâtiment, "une ancienne usine spécialisée dans l'automobile" selon lui. Dans les décombres, il tombe sur deux appareils photos jetables dont un à l'éffigie du Tour de France. Ils sont accompagnés de trois pellicules.
"Ça me parle directement car j'aime bien la photo" commente celui qui a l'habitude de partager ses clichés sur son compte Instagram. Sur ces trois pellicules, l'une est inexploitable. La deuxième est en mauvais état, poussiéreuse, mais Théophile Baye "se tâte à retourner sur place pour la faire développer". La troisième est en parfait état.
"Ça serait incroyable de retrouver le propriétaire"
"Il y a toujours une appréhension dans ce genre post désaffecté, mystérieux" estime-t-il, lui qui laisse toujours les lieux visités en l'état, sans jamais rien prendre. C'est LA règle d'or chez les urbexeurs. "Mais là, j'ai l'occasion de faire développer cette pellicule" pense-t-il aussitôt sur place.
C'est ce qu'il fait, en se rendant dans un laboratoire qu'il connaît bien : au final, 25 photos sont développées. Il y voit une famille en période de fête de fin d'année, avec l'ouverture des cadeaux de Noël. "Le mystère est entier, qui est cette famille ? C'est très retro, vintage avec des personnes habillées dans le style des années 90-2000" s'enthousiasme-t-il.
Père depuis un an, le baroudeur s'identifie à ces clichés. "Je me dis que ça serait incroyable de retrouver le propriétaire". Il hésite avant d'afficher les photos sur les réseaux sociaux car il ne veut pas afficher des visages à la vue de tous. Mais pour lui, il n'y a pas d'autre moyen de les retrouver : alors il lance un appel sur un groupe Facebook ,jeudi 18 mai, en fin de journée, en racontant sa démarche et sa trouvaille.
Sur la photo, un papa reconnu par des internautes
"J'ai été très étonné de voir 300 partages en une heure. Là, il y en a 700. C'est dingue, tout le monde est ému par ma démarche et c'est super que les gens comprennent" savoure-t-il. Il reçoit trois messages d'internautes, affirmant reconnaître le visage du père. Tous les trois citent le même nom de famille.
La piste est sérieuse, car la troisième personne lui indique qu'elle contacte ce papa, tout en lui demandant de supprimer les photos publiées. L'homme en question vit toujours dans le coin, près de Tarbes, selon les informations récoltées par Théophile Baye.
"J'attends un message de sa part pour converser avec lui" s'impatiente l'amateur d'urbex, très heureux de l'aboutissement de sa découverte. "Je suis très content d'avoir jeté cette bouteille à la mer. C'est un peu dingue d'avoir retrouvé cette pellicule abandonnée". Et surtout de potentiellement rencontrer le père de cette famille. Cela pourrait se faire dès ce week-end.