C'est l'un des axes routiers les plus empruntés pour relier la France à l'Espagne par les Pyrénées centrales. Près de 500 camions et 800 véhicules l'empruntent quotidiennement. Sa fermeture, suite aux graves inondations qui ont touché le secteur en septembre dernier, entraîne de lourdes pertes économiques. Elles pourraient atteindre 1 million d'euros par semaine.
Les pluies diluviennes tombées dans la nuit du 7 au 8 septembre 2024 dans les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées ont considérablement endommagé une partie de la RN 134. L'axe frontalier qui relie l'Espagne à la France par le col du Somport va rester fermé plusieurs mois.
Une réouverture prévue en janvier 2025
Le 7 septembre, lors des intempéries et des inondations en vallée d’Aspe, la RN 134 s'effondre sur une cinquantaine de mètres à Urdos, dans les Pyrénées-Atlantiques. C'est la route transfrontalière qui conduit au tunnel du Somport. Après des travaux d'urgence, des chantiers pour combler cette brèche, ont débuté le 11 octobre. En plus de la brèche, on compte une soixantaine de désordres sur l’ensemble de la RN 134 en haute vallée d’Aspe.
D'ici là, le Col et le tunnel, situés sur un axe qui relie Pau à Saragosse, resteront fermés, à priori jusqu'en janvier 2025.
Chaque jour, près de 500 camions et 800 véhicules empruntent cette voie pyrénéenne dite "centrale", alternative aux passages de Biriatou, côté atlantique, et du Perthus, côté méditerranéen.
Un million d'euros de perte par semaine
À moins de 200 kilomètres du col du Somport, Saragosse abrite le plus grand centre logistique d'Europe. On y retrouve le groupe Inditex, propriétaire de Zara, mais aussi des entrepôts de Decathlon.
Depuis la plateforme, près de 600 entreprises expédient des marchandises, notamment vers la France.
Le Somport concentre aussi les flux touristiques entre les deux vallées frontalières d'Aspe et de Canfranc et participe ainsi à l'économie de nombreux commerces de villes aragonaises et du nord de la province de Huesca.
Depuis septembre, les élus espagnols estiment les pertes à un million d'euros par semaine.
Depuis plusieurs décennies, certains élus de deux côtés de la frontière militent pour la création de la Traversée centrale des Pyrénées, TCP, un projet "serpent de mer" qui vise à créer un tunnel ferroviaire dédié au fret.
Clément Servat, conseiller départemental des Pyrénées-Atlantiques, estime que cette "catastrophe" va peut-être permettre de "changer de paradigme" sur cet axe européen, liaison de montagne soumise aux aléas naturels, qui nécessite chaque année 6 millions d'euros d'entretien, injectés par l'État.