Le processus de réintroduction des bouquetins se poursuit dans les Pyrénées. Les agents du parc national ont procédé ce jeudi au 21ème lâcher sur les hauteurs de Luz-Saint-Sauveur dans les Hautes-Pyrénées. L'occasion de faire un bilan de cette opération.
14 bouquetins ont été lâchés ce jeudi matin sur les hauteurs de Luz-Saint-Sauveur dans les Hautes-Pyrénées. Où en est ce processus de réintroduction entamé en 2014?
Une population de 400 bouquetins
Il est tôt ce jeudi matin au-dessus du village de Saint-Sauveur. Dans la brume, une dizaine d'agents du parc national des Pyrénées s'activent autour de drôles de caisses. Chacune d'entre elles est placée avec minutie sur une pente ascendante. Un lieu stratégique.
Dans ces caisses 14 bouquetins qui attendent d'être relâchés dans la nature et de s'évader vers les sommets.
C'est le 21ème lâcher depuis 2014 : "En 9 ans, on a déjà lâché 149 individus et avec les naissances de cette année il y a énormément de cabris", nous confie Eric Sourte, Directeur scientifique du Parc National des Pyrénées. "Au total on arrive à près de 400 bêtes. On est sur une excellente trajectoire. Le programme se passe très bien."
Un mélange génétique
Dans le parc National des Pyrénées les bouquetins sont concentrés autour de 3 noyaux existants. Cauterets, où les lâchers ont débuté, la vallée d'Aspe et Gavarnie. La finalité de ces nouveaux lâchers est de renforcer la population bouquetins avec l'apport de femelles pour booster la reproduction.
"Notre objectif" explique Eric Sourte, " c'est qu'à terme tous ces noyaux fusionnent et que le mélange génétique s'opère. On prévoit même l'année prochaine si on le peut, de créer un nouveau noyau en vallée d'Aure pour qu'il y ait une colonisation totale du parc des Pyrénées. Et à long terme, une colonisation totale des Pyrénées. C'est en tout cas ce que l'on espère".
Des aides publiques...Et privées
Les bouquetins sont tous équipés d'un collier GPS. Toutes les heures, les agents du Parc national des Pyrénées reçoivent un signal : "Ça nous intéresse de voir quel est leur comportement spatial. Dès qu'ils ne bougent plus pendant une heure ou deux, on a une alerte et on peut vérifier s'ils sont vivants ou pas. On essaye de comprendre comment ils se comportent dans l'espace, et s'ils rencontrent les autres populations du massif."
Cette opération de longue haleine est financée par l'Etat, les deux régions Occitanie et Aquitaine, les départements des Hautes-Pyrénées et des Pyrénées-Atlantiques mais aussi des mécènes privés comme EDF ou Safran.
Des entreprises qui investissent dans l'environnement. Cela permet au parc de réduire ses coûts et surtout de lâcher plus d'individus.