Elle avait été arrêtée vendredi soir pour exhibition sexuelle dans le sanctuaire de Lourdes où elle s'était mise nue. L'artiste franco-luxembourgeoise Déborah de Robertis devra comparaître devant le tribunal correctionnel de Tarbes en mai
L'artiste franco-luxembourgeoise de 34 ans Déborah de Robertis devra comparaître devant le tribunal correctionnel de Tarbes en mai pour exhibition sexuelle, a indiqué le procureur de la République de Tarbes Pierre Aurignac.
Nue, les mains jointes et la tête couverte d'un voile bleu devant la grotte de Lourdes
Cette performeuse féministe s'était dénudée vendredi dans le sanctuaire et s'était placée, les mains jointes et la tête couverte d'un voile bleu, devant la grotte, révèle le Journal du Dimanche. Des personnes étaient alors intervenues pour cacher sa nudité et avaient appelé la police.
Les policiers ont interpellé Déborah de Robertis, qu'ils ont placée "quelques heures en garde à vue", a indiqué le procureur de Tarbes, précisant que la jeune femme avait expliqué "la portée artistique de son geste". L'artiste revendique en effet à chacune de ses performances un message politique, esthétique et féministe.
Le sanctuaire de Lourdes porte plainte contre l'artiste
Dans un communiqué, le sanctuaire de Lourdes a annoncé qu'il avait porté plainte contre cette femme qui "s'est présentée complètement dénudée à la Grotte" (...) alors que se déroulait la procession eucharistique".
"Nous condamnons cet acte d'exhibitionnisme qui a choqué les fidèles présents à la Grotte à ce moment-là", écrit le sanctuaire, évoquant un "acte prémédité, lié à une démarche prétendument artistique".
"Nous déplorons un tel mépris de la conscience religieuse et de la liberté de culte", poursuit le communiqué, qui demande "le respect du caractère sacré de nos lieux de culte conformément au principe de la liberté religieuse".
Le sanctuaire exprime enfin en outre tous ses "regrets aux pèlerins présents et en particulier aux familles accompagnant des enfants".
En octobre dernier, la jeune femme avait déjà été convoquée devant le tribunal correctionnel de Paris pour exhibition sexuelle après une performance similaire au musée du Louvre à proximité de la Joconde. Une équipe du magazine Stupéfiant !, de France 2, l'avait alors accompagnée :
Une artiste habituée des prétoires
La juridiction parisienne l'avait relaxée, retenant les arguments de la défense, qui affirmait qu'elle accomplissait un "acte militant et artistique" et que l'on n'y retrouvait "pas d'élément intentionnel" de commettre une exhibition sexuelle. Cette performance consistait à "interroger la place des femmes dans l'histoire de l'art", avait-elle alors expliqué. En revanche, l'artiste avait été condamnée à effectuer 35 heures de travail d'intérêt général pour avoir mordu au bras un gardien.
Déborah de Robertis est une habituée des prétoires. En février, elle avait déjà été relaxée pour deux autres performances. Tandis qu'en 2014 et 2016, elle avait fait l'objet de deux rappels à la loi pour des performances dénudées au musée d'Orsay sous les toiles, "L'origine du monde", de Gustave Courbet, puis "L'Olympia", d'Edouard Manet.