Un ballet d'une centaine de cigognes a été immortalisé en photos et partagé sur les réseaux sociaux, ce dimanche 15 septembre au-dessus du lac de Soum dans les Hautes-Pyrénées. Des clichés rares, car la cigogne est un oiseau assez solitaire. Le domaine des oiseaux à Mazères en Ariège en accueille régulièrement l'été.
C'est un ballet que cet internaute n'est pas près d'oublier. Une centaine de cigognes virevoltant au-dessus du lac de Soum dans les Hautes-Pyrénées. Une image rare, qui témoigne, entre autres, du réchauffement climatique.
Un spectacle rare
Elles sont près d'une centaine dans les airs ce dimanche 15 septembre. Et Francis Masson assiste à ce spectacle : "Un superbe ballet", raconte-t-il dans sa publication, sur Facebook. Un ballet d'autant plus rare, que les cigognes sont plutôt des oiseaux solitaires, qui se regroupent très peu.
"Je n'ai jamais vu un rassemblement d'une telle ampleur", témoigne Arnaud Livé, du Domaine des Oiseaux à Mazères en Ariège. "Généralement, elles ne se déplacent pas à plus de 30. Il faut qu'il y ait une bonne raison pour qu'elles soient restées ensemble sur le site".
Un courant d'air chaud
Peut-être ces oiseaux omnivores, qui se nourrissent de petits rongeurs, de batraciens et de fruits, ont-ils trouvé une source de nourriture abondante aux abords du lac de Soum. Mais Arnaud Livé avance une autre hypothèse, plus fréquente.
"Il est possible qu'elles se soient retrouvées en présence d'un courant d'air chaud, qui les a aidées à prendre leur envol", explique le spécialiste d'ornithologie. "Dans ce cas-là, il est fréquent que les oiseaux en profitent pour se faire plaisir et réalisent quelques pirouettes dans le ciel".
Lié au réchauffement climatique
Normalement, à la mi-septembre, les cigognes ont déjà quitté les Pyrénées pour des climats plus propices à la nidification comme le sud de l'Espagne ou l'Afrique. Il est donc d'autant plus étonnant d'en croiser autant, en même temps, à cette période.
"Les cigognes sauvages, que nous accueillons au domaine, sont déjà reparties", raconte Arnaud Livé. "Dès que les températures descendent en dessous de 10 degrés, elles ressentent le froid, bien plus que nous. Alors si elles sont encore là, c'est sans doute l'effet du réchauffement climatique qui perturbe un peu leur horloge interne".
Une trentaine de naissances en Ariège
Au domaine de Mazères, lieu de prédilection pour l'étude des cigognes, car situé sur le couloir de migration, une cinquantaine d'individus est accueillie chaque été. Des cigognes, qui en profitent pour faire étape entre l'Europe du Nord et leur destination finale pour l'hiver.
Elles s'installent aussi le temps de donner la vie. En 2024, le site a enregistré une trentaine de naissances. Des oiseaux qui reviendront en Ariège en 2027 : "C'est inscrit dans leurs gènes", explique Arnaud Livé. "Les cigognes reviennent nicher sur leur lieu de naissance, une fois leur majorité sexuelle atteinte".