VIDÉO. Des ours tournent le dos à un berger et son troupeau dans les Pyrénées : "ils ne recherchent pas le conflit, évitent la confrontation"

La scène a été filmée par le berger qui accompagnait son troupeau de brebis dans un parc naturel des Pyrénées espagnoles, frontalier avec le département de l'Ariège. La rencontre a été brève et sans dommage : l'ourse et ses deux oursons ont rapidement pris la fuite.

La vidéo, relayée par une association de défense du patrimoine naturel en Espagne, dure une quarantaine de secondes. Au début, l'image virevolte le temps de se stabiliser. On y voit un troupeau de brebis dont les cloches tintent à tout-va au rythme de leur progression dans un vallon de montagne. Après quelques secondes et un coup de zoom, que voit-on ? Trois ours remontant la pente à toute une vitesse : une mère et ses deux petits.

"Comme cela arrive habituellement, ils ont pris la fuite"

Un ours qui tourne le dos aux humains, c'est ce qui passe habituellement en cas de rencontre. C'est ce que tient à souligner cette association qui participe activement à la préservation de l'ours brun des Pyrénées, en collaboration avec la Fondation Oso Pardo. "Comme souvent dans ce genre de situation, les ours se sont enfuis rapidement sans qu'il n'y ait d'incident".

Effectivement, sur toute la durée de cette vidéo, à aucun moment, les ours ne s'intéressent au berger et à ses animaux. Ils déguerpissent en file indienne, marquant toute juste un arrêt sous le couvert d'un brin de végétation, avant de reprendre leur fuite.

Les ours ne recherchent pas le conflit et préfèrent éviter la confrontation.

Depana, ligue pour la défense du patrimoine naturel

"Cela montre que, si les troupeaux sont bien gardés, la coexistence avec la faune sauvage est possible", ajoute l'association. Précisons que la scène s'est déroulée dans le parc naturel de l'Alt Pirinieu, à Pallars Sobirà. Une zone de haute montagne au cœur des Pyrénées, limitrophe de l'Ariège.

Conflit persistant entre éleveurs et défenseurs de l'ours

Quel que soit le côté de la frontière, en Ariège ou en Catalogne, la présence de l'ours est constamment un sujet à débat. Pas plus tard qu'au mois d'août 2024, les éleveurs catalans, victimes de plusieurs attaques sur des moutons, veaux et ruches, ont ainsi réclamé une réunion d'urgence avec le gouvernement. Pour eux, il y a trop d'ours dans les Pyrénées et la situation est devenue grave en raison "d'une gestion inefficace".

En Ariège, les associations n'ont eu de cesse de batailler en justice contre des mesures d'effarouchement renforcé. La préfecture de l'Ariège a en effet à plusieurs reprises autorisé des tirs en l'air pour éloigner un ours brun de troupeaux en estive. "Un ours en situation de prédation" avait retenu le tribunal administratif de Toulouse, saisi du dossier.

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Le 9 septembre 2024, le Conseil d'État a validé les arrêtés ministériels d'effarouchement de 2022 et 2023. Pas de quoi satisfaire les associations pour lesquelles, "les gardes nocturnes des bergers d'appui donnent des résultats tout à fait comparables aux effarouchements renforcés… Pour un coût bien moindre".

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