PHOTOS. Les plans d'un nouveau refuge au cœur des Pyrénées dévoilés, 10 ans après sa destruction par un incendie

"La tanière des Hautes-Pyrénées, entre terrier et cairn". Le Parc national des Pyrénées dévoile, ce lundi 7 octobre 2024, les images du nouveau refuge de Barroude qui va être reconstruit. C'est un bureau d'architectes norvégien qui a remporté le concours.

Dix ans quasiment jour pour jour après sa destruction par un incendie, le refuge de Barroude reprend corps. Ce lundi 7 octobre 2024, le Parc naturel des Pyrénées a dévoilé les images du projet retenu pour sa reconstruction. C'est une agence norvégienne spécialisée dans la montagne et l'architecture paysagère, Snøhetta, qui a remporté l'appel d'offres. Nom de baptême du projet du nouveau refuge : "La tanière des Hautes-Pyrénées, entre terrier et cairn."

À la fois sobre et innovant

Offrir un abri aux randonneurs, intégré dans cet écrin naturel tout en limitant les impacts liés à la fréquentation du site. Telle était la ligne de conduite donnée aux candidats à la reconstruction du refuge de Barroude dans les Hautes-Pyrénées.

"L’enveloppe du refuge faite de pierre, de bois et d’aluminium, favorise l’intégration au paysage, tout en faisant du refuge une destination visible", souligne le Parc national des Pyrénées. Sa conception architecturale bioclimatique, ouverte au nord et protégée des vents dominants du sud, fait du refuge un objet compact et trapu pour minimiser le linéaire de façade confronté aux intempéries et s’intégrer parfaitement dans le paysage du cirque de Barroude."

Implanté au même endroit que l'ancien refuge détruit par un incendie dans la nuit 12 octobre 2014, le nouveau bâtiment va "jouer avec la déclivité du terrain", nous précise René Pierre Vattier, membre du comité de pilotage pour sa reconstruction.

Tel le terrier de la marmotte

"Une tanière, entre terrier et cairn", le nom de baptême du projet du bureau d'architectes norvégien, illustre la volonté d'offrir un lieu sûr au milieu de cette majestueuse muraille, ces immenses falaises qui encadrent des lacs glaciaires. "Il fera office de terrier de la marmotte, parce que le refuge va jouer avec la déclivité du terrain, il va être semi-enterré", précise René-Pierre Vattier.

Le plan du refuge, d'une capacité de 45 places, est organisé en deux grands ensembles. D'un côté, les espaces de vie largement ouverts sur le cirque de Barroude avec une grande baie vitrée. De l'autre, les espaces de nuit avec dortoirs et sanitaires avec toilettes sèches pour limiter l'usage de l'eau.

Le refuge se veut autosuffisant sur le plan énergétique. "La conception technique du bâtiment repose sur une approche multi-énergétique alliant panneaux solaires, panneaux photovoltaïques et poêle à bois, la ventilation naturelle et une isolation bio sourcée assurant le déphasage thermique, précise le Parc national des Pyrénées. "L'adduction de l’eau potable se fait par une cuve stockant l’eau de source et le traitement des eaux usées est géré par infiltration sans impact sur l’environnement."

Début du chantier en juin 2025

Les travaux de reconstruction du refuge seront réalisés sur la saison d'été. La première phase sera lancée en juin 2025. Terrassements et fondations seront minimisés car le refuge sera quasiment posé sur le sol. "L’enveloppe et la structure du refuge seront réalisées en bois pour favoriser à la fois l’utilisation de matériaux pérennes et faibles émetteurs en carbone, mais également pour permettre d’optimiser la préfabrication de l’ouvrage en réduisant le poids, la mise en œuvre sur site ainsi que les rotations d’hélitreuillage", précise encore le Parc national.

Habillage en pierre et toiture plantée devraient renforcer encore un plus l'intégration de ce refuge dans cet environnement naturel. "C'est un équipement que nous souhaitons vraiment exemplaire, nous assurait Yves Haure, le secrétaire général du Parc national des Pyrénées, lors du lancement du concours d'architectes.

Sous réserve de procédures administratives, le chantier devrait être livré à l'automne 2027. Sachez que Snøhetta a déjà signé la conception de plusieurs refuges en Norvège, mais aussi la bibliothèque d'Alexandrie, le musée de la marine à Paris ou encore le pavillon du mémorial du World Trade Center à New-York.