Cinq nouveaux bouquetins ibériques ont été lâchés ce mercredi 2 octobre 2024 dans les Pyrénées. Après dix ans de réintroduction, la population dépasse six cents individus, une réussite selon le Parc National.
La météo n'était pas de la partie à Aragnouet (Hautes-Pyrénées) au petit matin du mercredi 2 octobre. Ça n'a pas perturbé les deux femelles et les trois mâles qui se sont élancés vers les cimes, sitôt leurs caisses de bois ouvertes.
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Vingt-deuxième lâcher en dix ans
Afin de célébrer le dixième anniversaire de sa réintroduction, les agents du Parc national des Pyrénées ont effectué en vallée d'Aure leur 22ème lâcher de bouquetins. Des animaux ibériques capturés il y a quelques semaines dans la Sierra de Guadarramade près de Madrid, désormais équipés de leur collier émetteur. Et pas mécontents de retrouver un habitat familier après sept heures de route et une période de quarantaine.
Une réintroduction exemplaire
Après 80 000 ans de colonisation du territoire, le bouquetin ibérique, ou Capra pyrenaica, avait totalement disparu des montagnes occitanes au début de la Première Guerre mondiale. Sa réintroduction débutée en juillet 2014 à Ustou (Ariège) est considérée par les spécialistes comme une des plus belles réussites françaises en matière de restauration de la biodiversité locale.
Selon les comptages cumulés du Parc National des Pyrénées et du Parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises, grâce à de nombreuses naissances, ce sont plus de six cents bouquetins qui peuplent désormais les Pyrénées françaises, étroitement surveillés par leurs protecteurs humains.
Le succès de cette réintroduction est attribué à une surveillance sanitaire rigoureuse, essentielle pour éviter l'importation de maladies depuis l'Espagne.
Éric Sourp, responsable du programme bouquetins - Parc national des Pyrénées
Bientôt 1000 individus ?
Afin de renforcer la génétique de la nouvelle population de bouquetins ibériques des Pyrénées, le Parc prévoit d'autres réintroductions dès l'année 2025. "Une communauté de mille individus assurerait la viabilité de l'espèce", estime Eric Sourp.