Une séquestration sur fond de violences conjugales est au cœur d'un procès qui s'est ouvert ce lundi 23 janvier 2023 devant la cour d'assises de Tarbes (Hautes-Pyrénées). Un homme est jugé pour avoir pris en otage son ex compagne et les parents de celle-ci. Le Raid avait dû intervenir.
C'est une affaire qui a sans nul doute marqué les esprits à Lourdes (Hautes-Pyrénées). Ce lundi 23 janvier 2023 s'est ouvert le procès aux assises d'un homme poursuivi pour tentative d'assassinat et séquestration. Le 23 avril 2019, il s'attaque à son ex compagne et les parents de celle-ci, se retranche avec eux durant plusieurs heures jusqu'à l'intervention du Raid. "Il s'agissait d'organiser un tragique bain de sang", estime aujourd'hui l'avocat de la victime. L'accusé évoque une "passion amoureuse toxique".
"Nous sommes aux limites du sadisme"
Tentative d'assassinat. Séquestration. Tirs sur des policiers et sur son ex-compagne. L'accusé, âgé de 53 ans, se justifie en déclarant "j'avais la haine de ce qu'elle a fait". Mais pour Me Thierry Sagardoyhito, avocat d'une victime, rien à voir avec "un banal dossier de violences conjugales."
Il faut dire que l'accusé avait déjà été condamné à trois reprises pour des violences et menaces envers son ex compagne dont il avait interdiction de s'approcher. "Il a été mis en garde par la justice, il a été sanctionné (...), sans résultat" rappelle Me Thierry Sagardoyhito. L'accusé, lui, avoue qu'il "aurait aimé être en prison", comme pour signifier qu'une incarcération aurait pû briser net la spirale de haine et de violence.
Nous arrivons à ce jour d'avril 2019 où, il ne s'agit pas simplement d'une dispute conjugale, mais d'une volonté de tuer celle pour qui il a eu des sentiments, et accessoirement d'embarquer dans ce funeste projet, les parents de celle-ci, des gens âgés qui coulaient une retraite particulièrement paisible et qui ont cru leur dernière heure arriver.
Me Thierry Sagardoyhito, avocat de la victime
Aspergée d'essence, menotée, puis blessée par balles. L'avocat de la victime évoque "des tortures et des souffrances les plus extrêmes. Nous sommes aux limites du sadisme", déclarait au micro de notre équipe de reportage ce lundi matin, l'avocat de l'ex-compagne de l'accusé.
Profil énigmatique
Celui qui s'est transformé en preneur d'otages ce jour d'avril 2019 est né au Liban. Il dit avoir participé à des combats lorsque la guerre civile ravage ce pays. L'audience met en évidence une consommation de cocaïne. Un profil énigmatique. L'homme a, depuis sa détention, été pris en charge pour des troubles psychiatriques.
"C'est un dossier très dense car il y a beaucoup d'éléments", déclarait à l'ouverture du procès, Me Elodie Bédouret. Pour l'avocate de la défense, "il faut préserver la sérénité des débats."
L'accusé risque la réclusion à perpétuité. Verdict sera rendu jeudi 26 janvier 2023.