Le Parc National des Pyrénées termine la restauration de 6 sentiers dans 6 vallées du massif. Ces chantiers réalisés entre 1.500 et 2.500 mètres d'altitude sont les plus importants jamais lancés depuis la création du Parc National en 1967.
De la vallée d’Aure en passant par la vallée de Luz-Gavarnie et celle de Cauterets, les engins de chantier et parfois les hélicoptères n’ont pas chômé.
Grâce à une dotation exceptionnelle du ministère de l’Ecologie, le Parc National des Pyrénées a pu restaurer 6 sentiers parmi les plus fréquentés situés dans 6 vallées différentes. Une enveloppe de 400 000 euros a permis de créer des emmarchements (permettant de franchir un passage pentu) ou de poser des passerelles métalliques.
2 mois de travaux pour 6 kilomètres de sentiers
Tous ces travaux, réalisés entre juin et juillet 2021, ont été effectués en respectant le milieu naturel. Ainsi le Parc précise que « les matériaux utilisés (cailloux, troncs d’arbres morts, dalles) » ont été « prélevés sur le site hormis pour les besoins spécifiques tel que l’apport de bois d’acacia, essence particulièrement résistante au temps, pour la réalisation de marche ou l’apport d’une passerelle métallique pour sécuriser une traversée ». Les engins de construction ont également été nettoyés pour ne pas introduire des espèces étrangères au Parc.
Les travaux effectués sur des dénivelés souvent très importants visaient principalement à remédier à une détérioration des sentiers en raison du piétinement des randonneurs et du ruissellement des eaux de pluie et de la neige. Véritable patrimoine naturel, les sentiers à restaurer étaient particulièrement difficiles d’accès.
Certains nécessitaient trois à quatre heures de marche, avec un dénivelé pouvant atteindre 425 mètres.
Le Parc National des Pyrénées est parcouru par 400 kilomètres de sentiers aménagés et signalés.
Six sentiers, six vallées entre Hautes-Pyrénées et Pyrénées-Atlantiques
- Sentier d’Estoudou - vallée d’Aure : 1 kilomètre pour 350 mètres de dénivelé
Détérioré du fait du piétinement important et du ruissellement, le sentier d’Estoudou a été refaçonné avec notamment la création de plus de deux cent marches en bois et en pierre, dans un environnement de sous-bois. Le système racinaire des arbres a été protégé de l’érosion par la mise en place de ces nouveaux dispositifs.
- Sentier des Espuguettes - vallée de Luz-Gavarnie : 550 mètres pour 122 mètres de dénivelé
Ce sentier souffre principalement du ruissellement et du piétinement. Il passe dans un terrain sableux, exempt de roches. Le but de cette rénovation était de re-canaliser les flux de randonneurs sur un unique sentier, de boucher les sentes parallèles et de bloquer les matières à l’aide de marches et de revers d’eau en bois.
- Sentier du col des Mulets – vallée de Cauterets : 1,3 kilomètres pour 425 mètres de dénivelé
Ce sentier de très haute montagne n’avait pas reçu de travaux depuis une vingtaine d’année du fait du difficile accès. La fonte tardive de la neige sur une partie du sentier rendant l’accès encore plus difficile.
Les marches, revers d’eau et autres ouvrages ont été réalisés avec les pierres du site.
- Sentier du col de l’Hospitalet – val d’Azun : 1 kilomètre pour 250 mètres de dénivelé
Comme le précédent sentier (col des Mulets), ce site est très difficile d’accès et la fonte de la neige a compliqué le travail. Ici encore, les matériaux situés dans l’environnement immédiat ont permis de réaliser les marches et murets.
- Sentier de Soum de Pombie – vallée d’Ossau : 2,5 kilomètres pour 320 mètres de dénivelé
Ce linéaire dessert principalement le refuge de Pombie et connait une forte fréquentation. Les aménagements (pose de revers d’eau métalliques, blocage des cheminements parallèles, nettoyage de l’assise du sentier…) permettent désormais au public, d’évoluer sereinement. Une signalétique directionnelle et de sensibilisation du public afin de respecter le cheminement a été apposée.
- Sentier du port de Bernère ou Pas de l’Echelle – vallée d‘Aspe : 200 mètres pour 10 mètres de dénivelé et 1 200 mètres pour 200 mètres de dénivelé. Ce sentier présentait des portions raides ainsi que des passages aériens non sécurisés. La réalisation d’un cheminement plus doux ainsi que la mise en place de passerelles facilite désormais l’évolution du public.
Selon les sites, les revers d'eau ou rigoles, les emmarchements, les poses de passerelles ou la suppression d'anciens itinéraires et sentiers parallèles vont permettre une meilleure conservation de ce patrimoine immatériel et culturel montagnard.