Le ministère de la Transition écologique a prolongé jusque fin juin 2022 l'autorisation de capture de l'ours Goiat, soupçonné de plusieurs attaques au printemps dernier dans les Hautes-Pyrénées. L'objectif est de le ré-équiper avec un GPS pour le suivre à la trace.
Avis de recherche pour l'ours Goiat. Le ministère de la Transition écologique vient de prolonger l'autorisation de capture jusqu'au 30 juin 2022. Goiat, c'est cet ours soupçonné de trois attaques sur des brebis et des agneaux dans les Hautes-Pyrénées, au printemps 2021.
En vertu d'un arrêté ministériel du 1er juillet 2021 ("dérogation à l'interdiction de capture"), les agents de l'Office Français de la Biodiversité (OFP) sont autorisés à le capturer afin de lui poser un nouveau collier-émetteur type GPS qui permettra de le localiser et de prévenir les attaques.
Un ours à problèmes
Ce mardi 4 janvier, le ministère de la Transition écologique précise à France 3 Occitanie que "cet arrêté avait été délivré pour une durée de validité de six mois, arrivé à échéance le 31 décembre 2021, sans que l’opération de capture prévue n’ait pu être mise en œuvre. Cette capture vise uniquement à équiper l’animal d’un matériel permettant de le suivre géographiquement."
A la suite de ces attaques, la préfecture des Hautes-Pyrénées avait déclenché fin avril 2021 la phase 2 du protocole dit "ours à problèmes". En clair, les agents de l’OFB étaient autorisés à procéder à des tirs d'effarouchement en direction de l'animal.
Puis la phase 3 de ce même protocole avait été enclenché par la préfecture, à savoir l'autorisation de capture de Goiat pour l’équiper d’un collier GPS.
Autorisation de capture dans 6 départements
Cette autorisation de capture est valable dans six départements couverts par le massif pyrénéen : les Hautes-Pyrénées, l'Ariège, la Haute-Garonne, les Pyrénées-Atlantiques, l'Aude et les Pyrénées-Orientales.
Actuellement Goiat est en période d'hibernation, ce qui rend sa capture impossible. La période de réveil a lieu plus tôt depuis une dizaine d'années en raison du réchaufffement climatique. Il devrait sortir de sa léthargie fin mars ou début avril. Une phase qui dépend de l'enneigement, de la quantité et de l'accessibiité à la nourriture comme les glands par exemple.
Une autorisation de capture contestée
Plusieurs associations environnementales ont contesté cette autorisation de capture de Goiat en déposant un recours devant le Conseil d'Etat (contre l'arrêté ministériel). Ces associations sont regroupées dans la coordination Cap Ours.
Après l'attaque du printemps contre une grange, on comprenait le déclenchement du protocole ours à problèmes, mais comme Goiat n'est pas revenu et n'a pas répété ce type d'action, la capture n'est pas justifiée.
Gérard Caussimont - association FIEP, coordination Cap Ours
Un acharnement contre Goiat ?
Même discours pour l'association pro-ours FERUS qui dénonce un acharnement politique et médiatique contre l'ours Goiat.
Par deux fois en trois ans, l'ours Goiat est descendu près des villages, mais ce comportement n'a rien d'anormal. Il y a sans doute d'autres ours prédateurs, mais ils ne sont pas pointés du doigt car ils ne sont pas équipés de collier-émetteur.
Patrick Leyrissoux - vice-président association FREUS, coordinateur ours
Des éleveurs mobilisés
Fin avril 2021, près de 250 éleveurs pyrénéens s'étaient mobilisés à Arreau (Hautes-Pyrénées) pour manifester leur hostilité à la présence de l'ours dans le massif, après les attaques attribuées à Goiat.
L'ours Goiat est un mâle âgé de 15 ans. Il a été relâché en 2016 dans les Pyrénées espagnoles. On estime actuellement à 64 la population totale d'ours des deux côtés des Pyrénées.