Un communiqué de CAP-Ours daté du vendredi 10 décembre 2021 interpelle la ministre de la Transition écologique pour demander à ce que "toute la lumière soit faite" après la mort d'une ourse, abattue par un chasseur, en novembre, et que tout soit mis en œuvre pour la sauvegarde de l'ours dans les Pyrénées.
C'est par le biais d'un communiqué, publié le 10 décembre 2021, que CAP-Ours a interpellé Barbara Pompili. Cette coordination d'association de défense de l'environnement demande à ce "que toute la lumière soit faite et que soient définies toutes les responsabilités, y compris administratives", après la mort d'une ourse abattue par un chasseur, le 2 novembre à Seix, en Ariège.
Cap-Ours déplore le fait que "plusieurs enquêtes n’ont pas abouti à des poursuites judiciaires à ce jour : celle sur la mort de l’ours tué en 2020" et celles "sur des exactions des anti-ours vis-à-vis d’agents de l’Etat, de membres d’associations, de véhicules administratifs".
Cette impunité, inadmissible dans un état de droit, ne fait qu’encourager les extrémistes à commettre des délits.
CAP-Ours
Les associations font notamment référence aux menaces de mort proférées à l'encontre d'agents de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) et à leurs véhicules brûlés. En juillet 2019, France 3 Occitanie avait même reçu dans sa boîte aux lettres une vidéo d'hommes masqués et armés, menaçant de "rouvrir la chasse à l'ours en Ariège" et de "mener une résistance active face aux agents de l'État".
Remplacer les ours tués par l'homme
En outre, CAP-Ours rappelle au gouvernement qu'il a promulgué en 2018 le "Plan d'action ours brun". Étalé sur dix ans, ce programme est destiné à "permettre à la fois l’installation durable et la consolidation de cette population d’ours et garantir l’avenir du pastoralisme pyrénéen", selon la maquette du plan.
Celui-ci prévoit notamment "le remplacement de tout ours qui aurait disparu prématurément du fait de l’homme", afin de garder "’une dynamique favorable de la population d’ours brun".
Pour l'heure, aucun ours tué par l'homme n'a été remplacé dans les Pyrénées. Tenir cet engagement serait "un signal fort et indispensable qu’il faut envoyer à ceux qui seraient tentés par la destruction de cette espèce protégée", insiste CAP-Ours.
La mort de l’ourse démontre la nécessité d’un réajustement, département par département, des mesures réglementaires de prévention et d’information en matière de chasse pour éviter que d’autres ours soient abattus et d'autres hommes blessés.
CAP-Ours
Les associations de CAP-Ours se disent "disponibles pour travailler avec le préfet délégué ours", nommé fin novembre, "afin de permettre la mise en œuvre du Plan ours dans sa globalité à travers des mesures de conservation et pas seulement de cohabitation (certes indispensables) avec le pastoralisme".
Relancer le projet Life Ours
Fin septembre 2021, le préfet de la région Occitanie, Etienne Guyot, avait retiré une demande de financement européen de près de huit millions d'euros pour le projet de protection de l'ours des Pyrénées, Life Ours, "pour le retravailler".
Si cette décision avait ravi les anti-ours, les associations de défense de l'environnement avaient dénoncé une décision problématique et incompréhensible. Aujourd'hui, dans son communiqué, CAP-Ours insiste d'autant plus sur "l’importance de présenter un nouveau dossier de financement Life ours à la Commission européenne, afin d’avoir des moyens supplémentaires pour le Plan d’actions ours".
Alors que les anti-ours assurent que la cohabitation des plantigrades avec les hommes est impossible (et que certains rêveraient de Pyrénées sans grands prédateurs), CAP-Ours déclare que la présence des ours "ne peut être remise en cause d’un point de vue légal [l'Etat a l'obligation de préserver les ours de par la directive européenne du 21 mai 1992, ndlr], ni du point de vue de notre responsabilité envers les générations à venir".