Pyrénées : les mesures de protection des troupeaux déployées cette année ont payé, selon le préfet délégué à l’ours

Le préfet délégué à l’ours Jean-Yves Chiaro a pu rencontrer, lors de la 6e réunion à huis-clos du "groupe pastoralisme et ours", le 8 novembre, partisans et opposants à la présence du plantigrade dans les Pyrénées.

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Le préfet délégué à l’ours, fraîchement nommé, a dressé lors de cette rencontre un bilan encourageant : selon des chiffres officiels, le nombre d’animaux attaqués par des ours dans les Pyrénées a baissé en 2021 et serait même "inférieur à tous les bilans annuels depuis 2017".

L’État a injecté cette année 2,1 millions d’euros pour financer la protection des troupeaux pyrénéens. L’Office français de la biodiversité a quant à lui renforcé les équipes intervenant la nuit pour effaroucher les ours. Ces dernières mesures "contribuent certainement à la baisse des prédations observée ces deux dernières années", selon un communiqué préfectoral diffusé à la suite de la réunion.

Des réactions contrastées

Selon Yann de Kérimel, représentant du groupement d’éleveurs Coordination rurale, les chiffres demeurent contestables. "On peut croire que ça diminue parce qu'on a surcompté celles des années précédentes", a-t-il estimé lors du "groupe pastoralisme et ours".

L’éleveur a souligné en plus que les mesures de protection mises en place depuis deux ans "nuisent aux brebis", "des animaux sauvages" dont la vocation n’est pas d’être regroupés tous les soirs pour éviter les attaques de ces ours "pas pyrénéens", qui "ont malheureusement l’habitude de s’approcher de l’homme et des troupeaux."

Du côté des pro-ours, le délégué ariégeois de l'Aspas (Association pour la protection des animaux sauvages), Alain Marek, a jugé suffisante l'actuelle augmentation annuelle de 10% du nombre de plantigrades, et a déclaré ne pas souhaiter de nouvelles introductions susceptibles de nuire au nécessaire "dialogue" avec les éleveurs.

Dans un communiqué, les Jeunes agriculteurs expliquent quant à eux avoir boycotté cette réunion : "des vies humaines sont en danger dans les Pyrénées et l’inaction publique est inacceptable. L’Etat témoigne plus de considération pour l’animal que pour l’Homme", ont-ils dénoncé. Ils ont estimé que les organisations présentes lors de la rencontre n’avaient "ni la compétence, ni la légitimité pour débattre du devenir du pastoralisme."

Augmentation du "budget ours"

Selon les participants à la rencontre, relayés par l’AFP, Jean-Yves Chiaro a également livré une feuille de route pour 2022 et annoncé augmenter l’enveloppe du "budget ours" au-delà de 9 millions d’euros.

Le "préfet ours" avait été nommé par la préfecture à la suite d’une battue au sanglier sur la commune de Seix (Ariège), le 20 novembre dernier, où un chasseur avait été grièvement blessé par une ourse qu’il avait ensuite tuée. "Je me suis déjà rapproché des préfets de départements et des services en charge du dossier", avait-il déclaré. "Je vais […] proposer des actions concrètes qui répondront aux enjeux de l’activité pastorale dans les Pyrénées, ainsi qu’aux enjeux de préservation de la biodiversité."

Sa nomination est une "bonne chose, car c’est le signe que la problématique prend de l’importance et que l’État s’en préoccupe", a réagi hier François Thibault, représentant de la Confédération paysanne.

Depuis les années 1990, la France a engagé un programme de réintroduction de plantigrades venant de Slovénie pour pallier la baisse du nombre de sujets dans le massif des Pyrénées. L’ours était alors menacé d’extinction.

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