"Quand on est président, on vérifie ce qu'on fait et avec qui on est", réagit un universitaire à la vidéo d'Emmanuel Macron chantant avec des proches de l'extrême droite

Le président de la République a été filmé en train de chanter un chant traditionnel pyrénéen dans les rues de Paris, le 17 avril. La vidéo a été largement relayée notamment par une association proche de l'extrême droite. Décryptage.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

La scène paraît surréaliste au point que de nombreux internautes imaginent un montage ou un "deepfake". Le 17 avril, peu après sa prise de parole à la télévision, Emmanuel Macron entonne Le Refuge, d’Edmond Duplan, un chant pyrénéen traditionnel, en pleine rue, avec un groupe de jeunes. 

Alors que son discours sur la réforme des retraites, plonge une bonne partie du pays dans l'incompréhension, cette petite parenthèse musicale suscite une première polémique. Polémique qui s'intensifie lorsque le public apprend qui sont les personnes présentes sur la vidéo. 

En effet, elles seraient membres du collectif Canto. Fondé en 2020, par Charles Dor, un ancien membre du GUD, via une application il promeut les chansons traditionnelles, parmi elles, on retrouve des morceaux du IIIe Reich ou de l'ère franquiste.

La dite vidéo est diffusée sur le compte Facebook de l'association, avec cette légende, où est directement taggué le président de la République : "il n’y a que la mafia et Projet Canto pour faire chanter un chef d’Etat ! Ré-enchantons ce pays !"

Dans une enquête révélée par nos confrères de Libération, le collectif aurait perçu 40 000 euros du ministère de la Culture.  

Simple maladresse ou calcul politique ? 

"Ce n'est pas à exclure", selon Dominique Sistach, maître de conférence de droit public à l'université de Perpignan et expert de l'extrême droite. Pour l'universitaire : "quand on est président, on vérifie ce qu'on fait et avec qui on est".

Il ajoute : "surtout dans le contexte social explosif que l'on connaît, et où certaines prises de position du gourvernement sur des questions migratoire ou sociales tendentde plus en plus vers l'extrême droite." 

Autre piste soulignée par l'expert : "le registre culturel obsède toute la classe politique. Se mettre en scène avec un chant traditionnel, c'est dire aux Francais, je suis libéral mais proche des territoires. Mais là encore, la frontière avec les plates-bandes du RN est mince." 

L'Exécutif "embarrassé" 

De son côté, le gouvernement tente de se justifier. "Après son allocution, le président de la République s’est accordé un moment avec son épouse. Ils ont été interpellés par un groupe de jeunes en train de chanter. […] Il les a alors rejoints pour une chanson pyrénéenne qu’il affectionne et connaît", a réagi l’entourage du chef de l’Etat, sollicité par l’AFP.

"Il ne pouvait connaître à ce moment-là les antécédents de chaque personne avec laquelle il discutait", a insisté la même source.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité