"Si on grimpe en montagne, on aime la nature" : quand les grimpeurs découvrent la flore fragile des falaises et apprennent à la protéger

Elles s’appellent androsace, saxifrage, joubarbe des montagnes ou silène acaule. Si ces plantes sont familières aux botanistes et encore les plus avertis, elles demeurent totalement inconnues des grimpeurs. Un club d’escalade des Pyrénées les invite à la découverte et prendre conscience de l’impact de leur activité sur l’environnement qui les entoure.

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Les grimpeurs côtoient ces végétaux sur les parois et falaises des Pyrénées, mais ils n'en connaissent pas grand-chose. Coup de projecteur sur ce club d’escalade, qui veut intégrer la protection d’espèces fragiles dans le tracé des voies d’escalade.

Escalade dans les Pyrénées

Ils sont une dizaine, membres des "grimpeurs des Gaves", sur la terrasse du refuge du Larribet, à 2.000m d’altitude, sur les hauteurs du val d’Azun. Le Balaïtous (3.143 m) domine le refuge et aux alentours des parois offrent des itinéraires de choix.

"Juste à côté du refuge, il y a une quinzaine de voies équipées, niveau 4 ou 5 pour des grimpeurs débutants ou moyens" indique Jean-Michel Fontan, des grimpeurs des Gaves. "On peut les faire en une seule longueur, elles sont très complémentaires avec des grandes voies sur des cimes environnantes comme le Pic d’Artouste". 

Des plantes sauvages à protéger

Les montagnards ont pour objectif de rénover, le temps d’un week-end, l’équipement de ces voies, en clair, remplacer les fixations installées en permanence pour fixer cordes et mousquetons et ainsi progresser en toute sécurité, mais sans oublier les plantes sauvages.

"Ces plantes rupestres, elles se développent sur des parois, profitent de fissures et d’interstices pour grandir", explique Nadine Sauter du Conservatoire Botanique National Pyrénées et Midi-Pyrénées. "C'est une croissance souvent lente".

Des plantes très fragiles

Avant l'ascension, les grimpeurs écoutent attentivement Nadine Sauter "Elles forment de tout petits massifs soumis au vent, au froid, à un intense rayonnement solaire. Elles parviennent, avec l’aide d’un puissant système racinaire, à profiter de maigres ressources qu’offrent les pentes les plus abruptes. Inutile de vous dire que ces espèces sont très fragiles".

Nathalie est intarissable sur les noms et caractéristiques de cette flore singulière. "Lorsque vous posez vos équipements, pas de brosse métallique pour nettoyer les falaises et avant de tracer des voies, un petit coup d’œil permet d’éviter ces petits massifs, quelques espèces sont protégées".

Les oiseaux aussi 

"Jeter un coup d’œil aussi aux oiseaux", rajoute Etienne Faran du Parc National des Pyrénées. "Bien sûr des grands rapaces installent leur nid sur des falaises comme l’aigle ou l’emblème des Pyrénées, le Gypaète barbu. C’est facile à repérer". 

Plus difficile en revanche pour les chiroptères, le nom savant des chauves-souris : "Elles apprécient les fissures sombres pour nicher", commente Etienne Faran. "Des oiseaux de taille plus modeste, le tichodrome ou l’accenteur alpin se rencontrent également à des altitudes élevées. Je n’oublie pas la famille des corbeaux, là aussi présents en altitude, notamment le chocard à bec jaune". 

"Le plus compliqué est finalement de disposer des informations sur la présence d’espèces protégées que ce soient des oiseaux ou des plantes", conclut Jean-Michel Fontan. "Si on grimpe en montagne, c’est que nous aimons la nature. À nous donc de la respecter d’abord quand on équipe les parois et bien sûr lorsqu’on progresse sur les falaises". 

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