A Tarbes, dans les Hautes-Pyrénées, certains candidats aux Départementales ont décidé de mobiliser leur électorat pour le second tour, qui aura lieu dimanche. Depuis quelques jours, ils consultent les listings électoraux et contactent les abstentionnistes pour les convaincre d'aller voter.
Ils épluchent les noms et adresses de chaque électeur inscrit sur les listes électorales des cantons de Tarbes. Les candidats aux élections départementales ont décidé de mobiliser leur électorat. Etonnant à première vue, cette démarche est pourtant tout à fait légale, à quelques exceptions près.
Les candidats ne peuvent théoriquement contacter que les électeurs qui sont dans leur cercle de connaissances ou les sympathisants de leur parti : « c’est probablement une face moins connue du militantisme que ce travail de terrain et de réseau. Nous contactons uniquement nos connaissances ou celles issues de notre tissu associatif ou nos réseaux militants », explique Marie Luchi, candidate suppléante aux élections départementales du canton Tarbes-1. « On a évidemment pas accès aux données personnelles des électeurs », ajoute-t-elle.
On connaît tous les électeurs, car on est tous Tarbais. On fait cela pour les solliciter à voter. La démocratie passe par le bureau de vote.
Remobiliser les électeurs avant le second tour
La ville de Tarbes, n’a comme le reste de l’Occitanie pas échappé à la vague d’abstention pour les élections départementales et régionales. Dans la commune, près de 70% des électeurs ne se sont pas rendus aux urnes. Les candidats tentent donc à tout prix de séduire les électeurs afin qu'ils aillent voter dimanche. « Il faut expliquer aux électeurs qu’il y a une utilité au vote, les motiver pour venir au second tour », clame Gilles Craspay, conseiller départemental sortant DVD de Tarbes 2.
A quelques jours du second tour, pas le temps pour faire du porte-à-porte, les candidats contactent donc directement les électeurs inscrits sur les listes électorales : « On se rend compte que les gens que l’on rencontre ne sont pas des électeurs, soit ils n’ont pas eu le temps de s’inscrire sur les listes électorales ou ils n’habitent plus dans la zone de l’élection. Le porte-à-porte, c’est bien quand on a le temps. Maintenant, nous n'avons plus le temps, il faut cibler et toucher toutes les personnes potentiellement électrices », ajoute le candidat.
Pour certains prétendants au fauteuil de conseiller départemental, cette démarche représente même une stratégie politique : « On a identifié lors du premier tour, des bureaux qui nous sont plus favorables pour lesquels on considère qu’ils nous manquent des voix », précise Gilles Craspay.
Le travail militant, ce n’est pas uniquement distribuer des tracts ou être sur des affiches à la sortie des écoles.
Ces registres électoraux permettent ainsi de déployer plus précisément les militants sur le terrain : « On pourra également regarder par rue ou par bloc d’immeuble et cibler les opérations de porte-à-porte ou de boitage », indique Christophe Cavaillès, candidat PS sur le canton de Tarbes-1.
Tous les candidats espèrent que les électeurs seront au rendez-vous pour le second tour des élections départementales et régionales, dimanche.