Emmanuel Macron vient d’annoncer la fin de l’opération Barkhane au Sahel où depuis 2014 les troupes françaises sont engagées. A Tarbes, ville qui abrite un régiment dont de nombreux militaires sont déployés régulièrement en Afrique, les familles voient ce retrait comme un soulagement.
Une transformation profonde de l’opération Barkhane, c’est la volonté et les termes employés par Emmanuel Macron. Jeudi, le président de la République a annoncé le retrait des troupes françaises du Sahel. «La poursuite de notre engagement ne se fera pas à cadre constant», a expliqué le chef de l’Etat. Aujourd’hui, 5.100 soldats sont déployés sur ce territoire, notamment au Mali où les militaires français combattent les troupes djihadistes.
A Tarbes, dans les Hautes-Pyrénées, cette annonce n’est pas passée inaperçue. La ville abrite en effet, l’un de deux régiments engagés dans l’opération, le 1er Régiment de hussards parachutistes. Leur dernier engagement au Mali remonte à début 2020. A l’époque, 600 soldats ont passé six mois dans le pays pour prêter main-forte aux opérations, ratisser les villages et débusquer les soldats des organisations terroristes.
Un régiment endeuillé
En septembre dernier, la ville de Tarbes a été endeuillée par la mort de deux militaires du 1er Régiment de parachutistes au Mali. Pour le maire de la commune, Gérard Trémège, le président de la République a pris une bonne décision : « On ne peut pas faire le bonheur des gens ni des pays contre leurs volontés. Quand des soldats sont en danger, c’est notre ville qui est condamnée. » Ce retrait va selon lui, amener des sérénités au sein des familles de militaires : « je connais une maman d'un soldat qui a été libérée quand son fils est revenu de sa mission au Mali. Il vaut mieux rendre les honneurs à nos soldats quand ils sont là, que de leur donner la légion d’honneur à titre posthume. »
En annonçant la fin de l’opération Barkhane, le Président de la République a réaffirmé avec force notre objectif au Sahel : lutter contre le terrorisme, aux côtés des Sahéliens, avec les Européens et les Américains. Pour notre sécurité à tous, nous resterons engagés au Sahel.
— Florence Parly (@florence_parly) June 11, 2021
On s’interroge sur le bien-fondé de notre présence sur un territoire aussi vaste, qui fait presque 10 fois la France. J’approuve complètement la décision du président de la République.
Pas de détails sur le nouveau format de l’opération Barkhane
Emmanuel Macron n’a pas pour l’heure précisé les détails du retrait des troupes françaises, notamment sur le nombre de soldats maintenus ou les échéances à venir. Selon Le Figaro, « les effectifs pourraient être réduits de moitié d'ici deux ans. Certaines petites emprises seront fermées dès la fin du mois. À terme, la présence française devrait encore se compter en milliers. »
Je pense que la France doit se retirer progressivement de l'opération Barkhane. Il faut accompagner les armées de ces pays à se développer pour qu'elles se défendent elles-mêmes.
En Occitanie, en huit ans, la 11ème Brigade parachutiste de Toulouse a été déployée cinq fois au Sahel, sept militaires y ont perdu la vie. Les régiments de Castres, Montauban, Carcassonne et Pamiers ont également envoyé plus d’une centaine d’hommes. La diminution des opérations au Sahel signifie pour ces unités des profonds changements dans l'organisation de leurs opérations extérieures.