Un torrent ravageur. Entre le 6 et 7 septembre 2024, intempéries et crues ont dévasté un petit village des Hautes-Pyrénées : Aragnouet. Une semaine plus tard, certains sont encore sous le choc et n'en ont pas fini avec les dégâts. Retour en images sur ces inondations et témoignage.
"Au plus fort de la crue, les portes, elles ont toutes explosé. Le bar, les cuisines, tout est mort", nous raconte Patrick Martins tout en faisant le tour de l'auberge familiale. Il y a une semaine, entre le 6 et 7 septembre, les intempéries s'abattent sur les Pyrénées. Le village d'Aragnouet voit déferler un torrent grisâtre. L'eau envahit tout. Les rues, les habitations. Un désastre.
"C'est toute leur vie qui a disparu d'un coup"
L'auberge familiale est située en bordure de la route départementale, juste de l'autre côté de la rivière de la Neste d'Aure. Une semaine après la crue dévastatrice, le bâtiment reste ouvert aux quatre vents. Patrick Martins a tout filmé. L'eau qui atteignait les fenêtres avant de se déverser à l'intérieur. Il se souvient alors "des casseroles qui lui tapaient les jambes", de voir partir toute la cave à vin.
L'hôtel-restaurant est une affaire familiale, créée par ses parents. L'affaire d'une vie. "Mon père, il a 83 ans. Il travaille encore ici. Il participe, il fait les frites. Ma mère, elle, a 77 ans. Elle participe encore à la garbure", raconte Patrick Martins. Et pour eux, c'est un véritable choc.
Ce sont eux qui ont créé cette affaire de A à Z. Pour eux, c'est très difficile. Arriver à cet âge-là et voir le travail de toute une vie... Tout a disparu d'un coup.
Aujourd'hui, il reste encore quelques flaques à l'intérieur. Tout le mobilier, tout ce qui pouvait être sauvé a été sorti avec l'aide de tous, au lendemain des inondations.
"Au niveau des nerfs, du stress, la semaine n'a pas été facile, confier Patrick Martins. Au fur et à mesure qu'on nettoyait, apparaissait des choses qui avaient de la valeur et qui était fichues."
Des plaies encore béantes
À l'extérieur, à la porte de l'auberge, une grande tranchée béante. "Toute l'eau a été déviée directement sur la façade du restaurant. Par effet de remous, ça a creusé toutes les fondations", constate Patrick Martins. Réseaux de téléphone, d'électricité et d'eau ont été mis à jour par la crue.
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"Ce qui est inquiétant, c'est que les fondations soient un petit peu minées. Il va falloir rapidement sécuriser le site", confie le fils des exploitants. Un ingénieur est attendu ce lundi 16 septembre pour déterminer les travaux nécessaires pour la mise en sécurité de la façade du restaurant. "Au moins pour passer l'hiver."
Redémarrer l'activité ? Quand on voit l'étendue des dégâts, on n'arrive pas à se projeter. Il y a tout le structurel à vérifier. Et côté matériel, il ne reste plus grand-chose.
Dans le hameau d'Aragnouet, autant vous dire que la semaine a été très longue pour tout le monde.
L'élan de solidarité a été énorme. Les pompiers, les services municipaux, les habitants de la vallée, tout le monde s'est retroussé les manches pour donner un coup de main aux sinistrés et engager les premiers travaux. Mais une semaine plus tard, il y a encore beaucoup à faire.
