Témoignage. "C'est un désert de cendres, il n'y a plus rien !", les sinistrés tentent de reconstruire, deux semaines après le plus grand feu de l'été

Publié le Écrit par Fabrice Dubault
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L'incendie du massif de la Gardiole, le 18 août dernier, entre Frontignan et Gigean, a dévasté 326 hectares de garrigue et de pins. Le feu a mobilisé plus de 600 pompiers durant 18 heures et il a fallu 140 largages aériens pour enfin le fixer. Il n'y a aucune victime mais les dégâts sont considérables.

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Certains sinistrés ont tout perdu ce dimanche 18 août. C'est le cas de viticulteurs et d'éleveurs durement frappés par ce violent incendie dans un site classé depuis 1980.

Deux semaines après le drame, nous sommes retournés voir Alain, il témoigne.

Tout perdre en quelques minutes

Il a dû faire face à l'un des incendies les plus violents de l'été en France. Alain, retraité depuis deux ans, revient sur son terrain après le sinistre du 18 août dernier.

J'avais des écuries, quatre box de 4 mètres sur 4, juste ici devant et un poulailler avec une trentaine de volatiles. Il n'y a plus rien. C'est un désert de cendres.

Alain Delorme, sinistré après l'incendie du massif de la Gardiole, le 18 août 2024.

Un terrain de 6.500 m², ravagé, défiguré, noirci par les flammes. Partout de la suie et une odeur de brûlé, âcre, encore tenace.

"Cela s'est passé très vite. Quand on est arrivé, le feu était déjà sur Gigean, il brûlait la garrigue. Cinq Canadair bombardaient bien les flammes, heureusement... La fumée était blanche alors je croyais qu'ils allaient peut-être l'avoir... mais non !" déplore Alain.

La remise en état après l'incendie

Sur sa parcelle sinistrée, les membres de son entourage se relayent à tour de rôle pour déblayer, remettre en état, désencombrer notamment les troncs d'arbres carbonisés. Pour aider Alain, mais la tâche est immense.

On ne sait même pas de quel côté attaquer tellement il y a à faire. Ca va prendre beaucoup de temps et d'énergie mais je suis fatigué, moi. J'ai plus 20 ans !

Alain, sinistré après l'incendie.

Avec sa famille, Alain a fait un appel aux dons sur les réseaux sociaux. Plus de 500 euros ont déjà été récoltés en moins de 72 heures.

"On a de l'aide, des petits dons, des gens qui veulent donner des pergolas, des citernes. Cela me gêne beaucoup. Et je les remercie du fond du cœur. Ça fait plaisir..." dit Alain touché par cette solidarité la voix étouffée par l'émotion.

On ne sait pas encore si les sinistrés seront indemnisés. Certains gardent espoirs, ils souhaitent que l'incendie du massif de la Gardiole soit reconnu et classé par l'Etat en catastrophe naturelle.

Écrit avec B.Garguy-Chartier.

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