Incendie de Frontignan. "Plus rien n'est exploitable" : le cauchemar des viticulteurs qui ont tout perdu

En pleine saison des vendanges, l'incendie de Frontignan a eu raison des vignes : il ne reste plus grand-chose à récolter pour certains viticulteurs du massif de la Gardiole dans l'Hérault. Quarante tonnes de raisins sont perdues sur cette appellation réputée.

Pas de vendanges cette année pour la dizaine de viticulteurs de la Gardiole. L'incendie monstre qui a ravagé le massif entre Gigean et Frontignan dans l'Hérault a eu raison des vignes et des grappes de raisin.

Vignes brûlées

Voilà six ans que Pierre Rivet cultive ses vignes sur une parcelle au bout de la Gardiole, juste à côté du quartier du Four à Chaux. Ici, les premiers ceps ont été plantés par une famille du village il y a 70 ans.

Au lendemain de l'incendie qui a ravagé 340 hectares de terrain, il ne reste plus rien.

Je perds la moitié de mon potentiel de récolte soit à peu près 800 kilos. Mais on ne va rien ramasser du tout, parce qu'on a goûté le raisin tout à l'heure et visiblement, il ne faut pas le manger vu les produits qui sont utilisés pour éteindre le feu.

Pierre Rivet - Agriculteur

Des pertes lourdes pour le viticulteur qui prévoyait de vendanger ses vignes cette semaine. "Plus rien n'est exploitable, à part deux cactus qui ont survécu et six grappes, on n'a plus rien".

Vignes coupe-feu, verger sacrifié

Comme souvent lors d'un incendie, les vignes ont rempli leur rôle "coupe-feu". "Le feu s'est arrêté dans les vignes et n'est pas allé brûler les maisons et engendrer les dégâts, donc on voit qu'elles ont servi un peu à quelque chose", constate l'agriculteur.

Pour autant, elles n’ont pas suffi à sauver le verger dans lequel Pierre Rivet travaillait depuis cinq ans.

Le plus grave c'est tout le verger qu'on envisageait de faire autour. Il ne reste plus que deux abricotiers, les figuiers ont disparu, la haie aussi : il n'y a plus rien.

Pierre Rivet - Agriculteur

Certaines habitations ont été évacuées lors de l'incendie mais il n'y a aucun blessé à déplorer. En revanche du côté de la flore, le massif fait peine à voir.

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40 tonnes de raisin perdues

Sur l’ensemble de l’appellation Frontignan, ils sont une dizaine de viticulteurs à subir les conséquences de l’incendie. Au total : une dizaine d'hectares brûlés et 40 tonnes de raisins perdues.

"Vous voyez, lorsque je prends la grappe, je la pèle très facilement, les grains ont perdu toute hydratation, il n'y a plus d’eau à l’intérieur, les feuilles tombent spontanément, tout est sec", explique William Juan, président de la cave coopérative de Frontignan en montrant une vigne.

Dernier espoir ?

Les vignes pourront-elles être sauvées ? Verdict dans les mois à venir : "avec un peu de chance, une taille sévère, un automne et un hiver pluvieux, on pourra peut-être arriver à les sauver, mais je pense qu'il y aura un certain pourcentage de pieds qui vont périr", conclut le président de la cave coopérative de Frontignan.

Certains exploitants devront peut-être repartir de zéro.

Selon l’état et le pourcentage de mortalité sur les parcelles, les viticulteurs devront peut-être arracher complètement leurs parcelles et les replanter.

William Juan - président de la cave coopérative de Frontignan

Déjà, la cave coopérative et les viticulteurs sont en discussion avec les organisations syndicales agricoles, la chambre d'agriculture et la préfecture pour étudier les possibilités d'indemnisation.

Ecrit avec Clara de Antoni et Juliette Mörch.

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