L’ancien directeur général de l’aéroport Tarbes-Lourdes-Pyrénées et la société locale aéroportuaire ont été reconnus coupables de blessures involontaires et négligences ce 2 avril 2024. En 2021, une sapeur-pompier avait été victime d'un grave accident du travail.
L'ancien directeur de l'aéroport Tarbes-Lourdes et la société aéroportuaire condamnés. Le tribunal de Tarbes a rendu son verdict ce 2 avril après un grave accident du travail survenu sur le tarmac en avril 2021.
Prison avec sursis et amendes
L'ancien directeur de l'aéroport de Tarbes-Lourdes a comparu ce mardi 2 avril devant la chambre correctionnelle du tribunal de Tarbes. Avec la société publique locale aéroportuaire, ils étaient jugés pour blessures involontaires sur l’une des salariées pompiers et manquements à la réglementation en vigueur.
L’ancien directeur a été reconnu coupable et condamné à 1 an de prison avec sursis, 10 000 euros d’amende délictuelle et 600 euros d’amende contraventionnelle. La société aéroportuaire écope de 20 000 euros d’amende délictuelle et 600 euros d’amende conformément aux réquisitions.
Deux doigts amputés
Le 21 avril 2021 une sapeur-pompier, employée de l'aéroport avait été victime d'un grave accident du travail. "La victime s’est rendue seule à bord de son véhicule de fonction près d’une piste afin de procéder à l’effarouchement des oiseaux avant le décollage d’un avion", a rapporté la présidente du tribunal.
Les enquêtes parallèles menées par la gendarmerie et l’inspection du travail ont mis au jour de graves dysfonctionnements au sein de l’aéroport : "Lorsque l’inspectrice du travail a commencé son enquête, elle a constaté que trois autres incidents du même type sont survenus les mois précédents, dont un impliquant la même pompier", a poursuivi la magistrate.
Déjà trois incidents et des fusées périmées
En mars 2021, la sapeur-pompier a évité de justesse une munition qui a terminé sa course dans le parebrise de son véhicule. Le 16 avril 2021, une autre fusée a explosé aux pieds d’un autre pompier et en 2019 déjà, un autre agent avait vu la fusée se retourner en sa direction après avoir tiré.
Trois incidents qui avaient occasionné des rapports mais qui n’avaient jamais entraîné d'analyse poussée de la direction pour en comprendre les causes. "Comment expliquez-vous qu’après toutes ces alertes, le document unique d’évaluation des risques professionnels n’ait pas été modifié et qu’aucune mesure n’ait été prise ?", a demandé la présidente au prévenu.
En fait la direction de l'aéroport mettait à disposition des pompiers des fusées détonantes périmées depuis plus de 7 ans et stockées dans un local inadapté. Des mauvaises conditions de stockage des fusées périmées qui auraient fait gonfler les cartons de munitions et entraîné leur implosion précoce.