VIDÉO. "J'ai vraiment fait n'importe quoi" : un freerideur à ski se filme dans un début d'avalanche et témoigne de ses erreurs

Ils auraient pu finir engloutis dans une avalanche. Mauvais relevé du bulletin d'estimation du risque. Détecteur de victime éteint. Un freerideur fait une sorte de mea-culpa avec une vidéo dans laquelle on le voit, avec un partenaire de descente, risquer la catastrophe. Explications.

C'était moins une pour Pierre ! C'est le titre de la vidéo postée sur sa chaîne YouTube, le 4 mars 2024, par un amateur de sensations fortes en montagne. Le week-end précédant, Pierre et Alexis décident de s'offrir une session free ride à ski à Cauterets, dans les Pyrénées. Porteurs de caméra, ils se filment déclenchant un début d'avalanche. Pas de quoi se vanter, me direz-vous. Mais pour Alexis, cette vidéo se veut un message de prévention et de rappel des règles essentielles.

"Les conditions de neige n'étaient pas loin d'être parfaites ce week-end dans les Pyrénées ! On en a profité pour se faire une petite session freeride à Cauterets. Et ça a failli mal tourner pour Pierre... Et en plus c'était totalement ma faute !, écrit sans détour, Alexis, dès le début de son texte accompagnant sa vidéo. J'ai vraiment fait n'importe quoi."

"Pierre me dit qu'il ne le sent pas"

Le freerideur explique ce qui s'est passé en plusieurs étapes. Il y a d'abord une première descente "top dans les pentes sur la droite de la station". La neige est super bonne à l'ombre. Les deux compères décident d'y retourner. Ils reprennent le télésiège. Un échange s'instaure entre les deux hommes. "Pierre me fait remarquer que des plaques sont parties entre-temps. Je lui dis que ce n'est pas grave, ce n'est pas tout à fait la même orientation."

Le risque d'avalanche n'est que de 3 sur 5. Pierre me dit qu'il a vu 4.

Pierre émet de plus en plus de doutes, une fois arrivé à l'entrée des petits couloirs raides repérés auparavant.

Pierre me dit qu'il ne le sent pas. Pour lui, le couloir est une énorme plaque à vent.

Alexis n'est pas du même avis et doit "ouvrir la piste". Mais il se fait doubler et quelques instants plus tard, "je vois la plaque qui décroche". Coulée de neige. Avalanche. La caméra de Pierre tourne. Il se fait quelque peu embarquer et finit par tomber. "Ok tout va bien, peut-on l'entendre dire. Je te l'avais dit Alex." Il se relève et les deux hommes finissent leur descente.

"Voici ce qu'on aurait dû faire et qu'on n'a pas fait"

Alexis précise qu'une fois de retour à la station de ski, il s'est aperçu que son détecteur de victime d'avalanche n'était pas allumé. Et le bulletin de risque avalancheux était bien de 4/5.

Alexis liste ses erreurs et une série de points à bien respecter pour éviter ce genre de mésaventure qui aurait pu tourner à la catastrophe.

  • Bien relire le BERA (bulletin d'estimation du risque avalanche) le matin même
  • Toujours vérifier ses équipements, notamment son détecteur de victime d'avalanche
  • Ne surtout pas influencer un coéquipier qui ne le sent pas. On est seul à prendre sa décision
  • Bien décider qui ouvre une pente et comment
  • Ne pas oublier que faire deux fois la même pente n'empêche pas le danger.

"Là, les gars, vous abusez, ce n'est vraiment pas sérieux. Vous ne pouvez pas vous mettre autant en danger, passer les barrières, aller dans les zones à avalanches, et montrer tout ça. Soyez un minimum adulte", écrit en commentaire un internaute.

Réponse du principal intéressé, qui précise avoir discuté ce jour-là avec des pisteurs de la station : "oui, on s'est pris une avalanche, c'est pour ça que je détaille les erreurs qu'on a faites dans la description. C'est une forme de prévention."

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