Ancien guide et secouriste de haute montagne, Jean-François Marsalle passe son temps libre à photographier et filmer les paysages et animaux des Pyrénées. Une passion qu'il a transmise à son fils Lucas. Ensemble, ils sillonnent la montagne pour réaliser leurs plus beaux clichés.
Ce n'est pas les -6 degrés affichés sur le thermomètre ce jour-là au lever du jour, qui effraient les deux naturalistes Jean-François et Lucas Marsalle. Depuis plusieurs années, père et fils sillonnent ensemble les Pyrénées pour photographier paysages et animaux.
Saisir un cliché de la faune de la montagne se mérite. Il faut pour les deux photographes gravir plusieurs mètres de pentes enneigées pour aller à la rencontre des animaux. Et être attentifs aux empreintes qu'ils laissent. Jean-François vient de repérer une trace d'un sabot d’isard dans la neige, un animal de la famille des caprins.
Patience et discrétion
Il leur faudra aussi attendre plusieurs dizaines de minutes stationnés avec tout leur attirail de photographe pour appuyer sur l'appareil. Jumelles vissées sur les yeux, Lucas regarde ce qui semble être, au loin, trois isards qui descendent d'un versant escarpé.
Pour réussir cette prouesse, il faut avoir le temps et respecter quelques conditions... "Il faut être patient et essayer de se fondre dans le milieu. Il faut aussi être silencieux et discret pour que les animaux aient l'impression qu'on ne soit pas là", précise Jean-François Marsalle.
Malgré ces précautions, certains animaux restent plus farouches que d'autres pour se laisser observer. Difficile par exemple d'observer un petit oiseau tout noir qu'on appelle le grand tétras. "Une espèce qui ne supporte pas la présence de l’homme", affirme Jean-François.
Il faut toujours y aller progressivement avec les animaux. Certains fuient quand ils nous voient, d'autres jouent avec nous et apparaissent et disparaissent. Il faut quelque part réussir à leur donner de la confiance.
Jean-François MarsallePhotographe animalier
D'autres espèces sont plus curieuses et sociables, comme le gypaète barbu, qui n'hésite pas à survoler les randonneurs qu'il croise et à effectuer des 360° autour d'eux.
"Ensemble, on est complémentaire"
Il y a aussi parfois pour les deux amoureux de nature des rencontres exceptionnelles qui restent dans les esprits. La dernière en date remonte au 24 décembre. "On a eu l'opportunité de voir un chat forestier, ce qui est très rare. Il était assez proche de nous, on pouvait observer sa démarche et ses yeux verts émeraudes", décrit avec passion Lucas Marsalle.
Avec son père Jean-François, ils forment un duo complémentaire. Une passion qui s'est transmise de père en fils dès le plus jeune âge de Lucas. L'un s'occupe du côté technique et de la vidéo quand l'autre apporte son expérience du terrain.
Pour moi, la liberté c'est d'être en montagne avec mon appareil photo, de voir des paysages magnifiques, d'observer les animaux. Il y a un sentiment de déconnexion.
Lucas MarsallePhotographe animalier
Tout deux ont conscience de faire un métier atypique, de vivre des moments rares aux côtés des animaux et d'être "privilégiés". Père et fils quittent provisoirement les Pyrénées pour un tour d'Écosse au printemps. Jumelles en bandoulière, boîtiers à la main... Toujours prêts à saisir les clichés que leur offre la nature.
Avec Sandra Wachlewicz.