L'Office Français de la Biodiversité (OFB) vient de publier le bilan de ses observations d'ours dans les Pyrénées. L'organisme partage sur son site internet 85 séries de photos et vidéos d'ours pour ce dernier trimestre de 2023.
L'OFB (Office Fançais de la Biodiversité) en collaboration avec l'Echo des tanières a synthétisé les relevés de terrain concernant le suivi des ours dans les Pyrénées. Cet outil scientifique permet de sensibiliser et de montrer les plantigrades dans leurs éléments naturels.
Itinéraires de prospection, suivi d'appareils photo et vidéo, sur 5 départements des Pyrénées françaises, l'Ariège (09), la Haute-Garonne (31), les Pyrénées-Atlantiques (64), les Hautes-Pyrénées (65) et les Pyrénes-Orientales (66), 318 indices indirects d’ours ont été collectés entre les mois de septembre et novembre 2023.
Les 31 caméras automatiques ont relevé 85 séries de photos et vidéos d'ours brun et un total de 23 itinéraires a permis de collecter 67 indices. Dans certaines vidéos, qui ont été sélectionnées pour leur intérêt, on peut apercevoir Sorita, "une des deux dernières femelles Slovene lâchée dans les Pyrénées en 2018", avec deux oursons.
Selon Alain Reynes, directeur de l'association Pays de l'Ours-Adet, "c'est une excellente nouvelle de voir Sorita avec 2 oursons. Sorita est la seule à se reproduire, elle permet de restaurer la population de l'ours dans les Pyrénées et apporte de la diversité génétique afin d'éviter la consanguinité".
Les ours se frottent aux arbres car c'est leur mode de communication, "c'est un comportement assez fréquent chez l'ours, ils laissent leur odeur sur les arbres, c'est un peu leur réseau social", explique Alain Reynes.
L'ours sent l'arbre, il a l'information de qui est passé avant lui et se reconnaisse comme ça. Ensuite il se frotte et laisse son odeur au suivant.
Alain Reynes, directeur association pays de l'ours-Adet
L'équipe de L'OFB place la plupart des appareils face à ces arbres où les ours se frottent.
Alain Reynes explique que cela leur permet plusieurs choses, "d'avoir les animaux qui restent un peu plus longtemps donc des vidéos plus longues et de prendre le plus d'information possible sur les ours. Mais aussi de repérer à quel endroit ils se frottent, de récolter les poils et d'identifier tous les individus qui sont passés sur cet arbre".
48 individus différents dont des nouveaux oursons
Les premières analyses génétiques partielles d'ours collectés ont été réalisées sur 277 échantillons. Ces échantillons qui correspondent à 99 crottes et 178 poils ont permis d'identifier 48 individus différents.
"Parmi ces 48 ours, sept nouveaux (génotypes, individus non connus) ont été identifiés côté français, dont six oursons de l’année correspondants à 5 portées différentes", précise l'OFB.
"Nous en sommes seulement à un point d'étape, mais concrètement cette année, on peut espérer avoir entre quinze et vingt oursons lorsque l'on aura reçu toutes les analyses", estime Alain Reynes.
Une bonne nouvelle pour l'espèce qui continue de se reproduire.