Affaire Mercier : le Sérignanais de 87 ans condamné à 1 an de prison avec sursis

Un octogénaire habitant Sérignan a été condamné, ce mardi, à Saint-Etienne, à un an de prison avec sursis, pour avoir aidé sa femme malade et dépressive à mourir en 2011. 3 ans de prison avec sursis avaient été requis pour euthanasie. L'homme pourrait faire appel du jugement, selon son avocat.

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Dans ses motivations, le tribunal correctionnel de Saint-Etienne a estimé que l'homme s'était associé au projet de suicide de son épouse et qu'il aurait dû lui porter secours.

"C'est une décision aberrante", s'est exclamé son avocat Me Mickaël Boulay, juste après avoir joint au téléphone, Jean Mercier, résidant dans l'Hérault.


Selon l'avocat, "le tribunal a créé artificiellement le délit de suicide assisté, qui n'existe pas, sous l'appellation de non assistance à personne en danger". Il a aussitôt indiqué qu'il allait faire appel de cette condamnation.
Jean Mercier avait indiqué avant l'audience, le 22 septembre, qu'il n'avait "pas de regrets" et qu'il souhaitait même être condamné, tout en réclamant une loi digne de ce nom sur la fin de vie.

C'est une décision faux cul. Je m'en fous. Je m'attendais à une peine de prison, même plus importante. Mon cas personnel ne compte pas, il faut faire évoluer les mentalités sur la fin de vie" a déclaré, Jean Mercier, à l'équipe de France 3 Languedoc-Roussillon, après avoir pris connaissance du jugement et consulté son avocat.


Le tribunal correctionnel de St Etienne a condamné Jean Mercier, 87 ans,à un an de prison avec susis pour non assistance à personne en danger. On lui reproche d'avoir aidé sa femme à mourir dans un geste suicidaire . Il a manifesté son intention de faire appel

Un procès sur la fin de vie "assistée" ?

Le 22 septembre 2015, le parquet de la Loire avait requis une peine minimum de trois ans de prison avec sursis à l'encontre de Jean Mercier, 87 ans, poursuivi devant le tribunal correctionnel pour non assistance à personne en danger.

Son épouse Josiane, 83 ans, souffrait de douleurs chroniques dues à l'arthrose depuis trois ans. Elle était également dépressive depuis 30 ans et avait fait plusieurs tentatives de suicide. Jusqu'au 10 novembre 2011, jour où son mari accepta de l'aider à décapsuler une quantité importante de médicaments et de lui apporter un verre d'eau, pour qu'elle les avale.
Il avait attendu qu'elle décède pour appeler un médecin.

André Pilon, le délégué départemental de l'association "Droit de mourir dans la dignité" de l'Hérault, était l'invité du 19/20 Languedoc-Roussillon du 27 octobre 2015.

André Pilon - Délégué de l'association "Droit de mourir dans la dignité" de l'Hérault

 

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