Deux hommes sont soupçonnés d'avoir séquestré une femme de 50 ans à la demande de son ex concubin, dans le but de lui faire rembourser une prétendue dette de plusieurs dizaines de milliers d’euros. Les trois hommes ont été arrêtés et mis en examen vendredi soir.
Dans la soirée du mercredi 2 mars, la police municipale d'Agde arrête un véhicule, signalé volé. Le conducteur, âgé de 57 ans, admet auprès de la BAC avoir enlevé et séquestré la propriétaire de la voiture dans une villa à proximité. Il explique aux agents avoir agi avec la complicité de son fils de 32 ans, sur demande de l'ancien concubin de la victime.
Séquestrée et menacée avec une visseuse
Plus tard, les policiers interpellent le fils du conducteur dans la villa en question. La victime ne s'y trouve pas, mais les enquêteurs découvrent sur place plusieurs éléments confirmant qu'une personne a été séquestrée. La nuit même, à minuit, la victime présumée, âgée de 50 ans, est retrouvée au Grau d'Agde par les policiers du commissariat d’Agde. Selon le procureur de la République de Béziers, elle est alors "apeurée et tremblante", ce qui lui vaudra un jour d’ITT. Elle porte encore autour du cou du ruban adhésif.
Elle affirme avoir été agressée par deux hommes au visage dissimulé alors qu’elle garait son véhicule au sous-sol de sa résidence. Refusant de leur donner la somme d'argent qu'ils réclamaient, ils la séquestraient dans son propre véhicule et la conduisaient dans une villa où elle était bâillonnée et attachée à une chaise puis menacée avec une visseuse à proximité de son visage. Elle parvenait finalement à se détacher et à s'enfuir après le départ du plus âgé.
Raphaël BallandProcureur de la République de Béziers (communiqué)
Une dette prétendue de plusieurs milliers d'euros
La victime présumée a accusé son ex compagnon d'être l'instigateur de ces actes. Elle reconnaît lui avoir dérobé de l'argent. Ce dernier, un homme de 61 ans domicilié à Florensac (Hérault), a également été placé en garde à vue, où il a nié toute implication. "Il a seulement reconnu que son ex compagne lui devait quelques milliers d'euros, qu'ils s'étaient quittés en mauvais termes et qu’il en avait parlé à son beau-frère", poursuit le procureur. Le père et le fils ont quant à eux reconnu les faits. Le plus âgé, qui souhaite en assumer l'entière responsabilité, explique avoir agi pour venir en aide à son ami d'enfance et beau-frère.
Les trois hommes ont été mis en examen du chef d'enlèvement et séquestration sans libération volontaire, des faits criminels leur faisant encourir la peine maximale de 20 ans de réclusion criminelle. Toujours présumés innocents, les trois hommes, déjà connus des services de la justice, ont été placés en détention vendredi soir.