42 atténuateurs de houle tours ont été immergés devant la plage du Grau d'Agde. Ces tours, construites en bois et en béton par une entreprise montpellieraine doivent limiter l'inquiétante érosion de la plage.
Au fil des années, la plage du grau d'Agde ne cesse de reculer : l'érosion grignote inlassablement le trait de côte, malgré l'installation de digues dans les années 80.
La communauté d’agglomération Hérault-Méditerranée a décidé de tester une autre solution pour atténuer la puissance de la houle : une quarantaine de modules innovants ont été immergés cet hiver, non loin de la plage.
Comme des racines de palétuvier
C'est le projet Pégase (Protection contre l’érosion du littoral du Grau d’Agde et sauvegarde des écosystèmes) proposé par une entreprise de Montpellier qui a été retenu pour mener cette expérience.
Ses responsables se sont inspirés des palétuviers, des arbres dont les racines aériennes laissent passer les marées, qui composent les mangroves :
Le courant passe à travers l’objet et, du fait de la tortuosité du trajet, on dissipe l’énergie par frottement, on diminue la force du courant.
Julien Dalle,Directeur de projet - Seaboost - Montpellier
Ces 42 modules indépendants, construits en bois et en béton, doivent réduire la vitesse des vagues mais aussi servir d'habitat pour la biodiversité :
"L’action qui est menée ici est intéressante car elle vient en complément de l’action de protection des herbiers de Posidonie, qui constituent déjà un rempart naturel contre l’érosion. C’est du gagnant-gagnant", explique Renaud Dupuy De la Grandrive, le directeur de L'Aire Marine Protégée d'Agde.
Un projet à 500 000 euros
Lutter contre l'érosion cotière est l'un des enjeux majeurs pour les stations balnéaires comme Agde, Vias et Portiragnes.
Le projet Pégase, qui s'affiche comme une innovation unique au monde, va coûter 500 000 euros.
Le prix à payer pour tenter de sauver les derniers 500 mètres de plage, rongés par les vagues malgré les brises lames implantés depuis ces dernières décennies.