À Béziers, les détenus de la prison recrutent des jeteurs via Snapchat

Un message surprenant a circulé mercredi 3 juillet sur le compte Snapchat des détenus de la prison du Gasquinoy à Béziers. Il invitait clairement les personnes intéressées à prendre contact avec des détenus pour projeter des colis vers l'intérieur de la prison.

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"Cherche des jeteurs pour Béziers urgent" : voilà le message qu’un agent de la prison a relayé à sa direction mercredi 3 juillet. Téléphones portables, drogues… chaque jour, les gardiens découvrent de nombreux objets dans l’enceinte du centre pénitentiaire. C'est par des projections de colis, réalisées par des jeteurs, que les détenus arrivent à les récupérer, au grand désespoir de cet agent qui a souhaité gardé l'anonymat : 


Lorsqu’il y a des projections, notre objectif c’est d’intervenir le plus rapidement possible. Mais comme les détenus mettent seulement 10 minutes pour aller récupérer ce qui a été envoyé c’est très compliqué. D’autant plus que généralement ils font ça au milieu de la nuit.


Mais ce qui alerte d’avantage cet employé, c'est le profil des personnes susceptibles de lire cette annonce. En effet, snapchat est un réseau social dit « jeune », des mineurs pourraient très bien se retrouver face à cette publication :
 

C’est l’été alors peut-être que certains jeunes voudraient se faire de l’argent facile. Des jeunes pourraient très bien se retrouver en garde à vue.


Atterré mais finalement pas surpris, cet agent a également alerté le parquet pour qu’une enquête soit ouverte. Actif sur les réseaux sociaux, il épluche régulièrement les comptes Facebook des détenus qui seraient nombreux. Il a d'ailleurs pu observer une nouvelle publication aujourd'hui sur ce même compte snapchat. Elle répond vulgairement à cette "fuite" d'information dans les médias.
 

En 2018, la Garde des sceaux, Nicole Belloubet avait annoncé le développement des brouilleurs de portables et de drones en prison. Mais il reste encore à mettre en œuvre cette mesure dans les 186 établissements pénitentiaires de France. Une mesure que les syndicalistes FO du centre pénitentiaire de Béziers n'espèrent plus.
 
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