Béziers : les 3 policiers suspendus dans l'affaire de la mort de Mohamed Gabsi peuvent retravailler

Les 3 policiers muncipaux impliqués dans l'affaire Gabsi à Béziers ont obtenu un aménagement de leur contrôle judiciaire. Ils peuvent de nouveau travailller mais pas au sein de la police. Mohamed Gabsi, arrêté pour violation du confinement, est décédé à son arrivée au commissariat en avril 2020.

Jeudi 25 février, le policier le plus impliqué dans le décès de Mohamed Gabsi demandait devant la Cour d'appel de la chambre de l'instruction de Montpellier un aménagement de son contrôle judiciaire qui lui interdit de travailler à Béziers et même de venir dans cette ville. 

La Cour a tranché et a levé l'interdiction : les 3 policiers municipaux peuvent retravailler au sein de la mairie mais pas en tant que policiers municipaux.

Interpellation musclée en avril 2020

Le 8 avril 2020 au commissariat de Béziers, Mohamed Gabsi décédait après son interpellation par 3 policiers municipaux pour violation du confinement. La victime avait été interpellée par trois policiers municipaux à Béziers pour violation du couvre-feu, mis en place pendant le confinement lié à la crise sanitaire du covid.

Mohamed Gabsi avait résisté, avant d'être menotté et maintenu à plat ventre dans le véhicule de police pendant son transfert au commissariat, où il était arrivé inconscient. Il est décédé malgré les tentatives de réanimation des secours appelés sur place.

L'un des policiers municipaux aurait reconnu s'être assis sur ses fesses.

Quelques jours après son décès, le procureur de la République de Béziers Raphaël Balland ordonnait l’ouverture d'une information judiciaire pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l'autorité publique dans l'exercice de ses fonctions ou de sa mission et non-assistance à personne en péril.

Les 3 policiers ont été mis en examen, suspendus et placés sous contrôle judicaire.

La famille choquée 

La famille de Mohamed Gabsi se réunit les 8 de chaque mois à Béziers pour réclamer que justice soit faite. La levée des contrôles judiciaires ordonnée hier par la justice réveille leur douleur, même si cette décision est plutôt bien accueillie. 

Je ne suis pas contre que ces policiers puissent retravailler, ils ont des familles à nourrir. Il est essentiel qu'ils ne puissent plus exercer en tant que policiers. Mais mon frère a été tué, on attend le procès, j'ai confiance en la justice.   

Houda Gabsi, soeur de Mohamed Gabsi

Le comité de soutien à Mohamed Gabsi espère toujours que toute la lumière soit faite. 

Ca fait un an que cela dure et il n'y a toujours pas d'audience ni de condamnation. Notre rôle est de veiller à ce que justice soit faite. On constate qu'il y a une différence de traitement lorsque l'on est policier ou pas...

Jean-Philippe Turpin, membre du comité de soutien et de la Cimade

Le comité de soutien et la famille vont continuer de se rassembler tous les 8 de chaque mois à Béziers. Un événement symbolique est prévu pour le 8 avril 2021, date anniversaire de la mort de Mohamed Gabsi.

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